"Ce qui distingue le projet théorique, politique et littéraire de Wittig et en fait aujourd’hui un incontournable pôle d’attraction intellectuelle. C’est assurément la radicalité de son antiessentialisme que Wittig applique à la croyance la plus crédible qui soit en raison de la force de sa naturalisation : l’idée que les hommes et les femmes seraient des « groupes naturels » et naturellement complémentaires.
"Pour Wittig, en revanche, les hommes et les femmes sont des groupes sociaux naturalisés, des classes antagonistes créées par des rapports de pouvoir, le sexe anatomique est une marque qui cristallise ces rapports sociaux (sans eux, il n’aurait aucune pertinence sociale), l’hétérosexualité est un régime politique qui opprime les femmes, les personnes nonhétérosexuelles et les personnes racisées, et pour cela il faut la détruire dans son double fondement, matériel et idéologique. Car pour Wittig le régime hétérosexuel repose, d’une part, sur un système de rapports sociaux d’infériorisation et d’aliénation des femmes, des personnes non hétérosexuelles et des personnes racisées, et, d’autre part, sur une structure de perception essentialiste – que Wittig appelle la « pensée straight » – dissimulant l’oppression derrière la notion de « différence », permettant ainsi à la domination de se reproduire si aisément."
Sara Garbagnoli expliquait en 2023 : https://www.moniquewittig.com/wp-content/uploads/Sara-in-AOC-french.pdf
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