Quatrième de couverture
Mounia, Joëlle, Marie et Francis ont un point commun : leurs enfants, de jeunes adultes, sont partis ensemble, en 2014, pour la Syrie, rejoindre Daech. Depuis, ils ont mis leur vie entre parenthèses, et attendent un possible retour. Comment vivre avec ce choix terrible fait par leurs enfants, comment rester des parents, garder le lien, cultiver l’amour ? Est-ce possible ? Le destin commun de leurs enfants réunit ces quatre parents mais leurs relations ne sont pourtant pas évidentes. Si Marie et Francis se rejoignent par leur sensibilité, Noëlle et Mounia sont plus à vif. Aveuglement, conflits, meurtrissures, impuissance… la pièce suit le parcours de ces parents tiraillés. Ils sont les seuls à les attendre… jusque quand ?
Mon Avis
Daesh. Un mot qui représente la terreur, la mort, le fanatisme. Durant des années, des jeunes en mal de vivre ont rejoint les rangs de ce groupe armé. Derrière eux, ils laissent des parents en grande souffrance. Des parents qui ne comprennent pas le choix de leur enfant. Des parents qui s’en veulent de ne pas avoir vu. De ne pas avoir compris. Des parents ostracisés par la société impitoyable. C’est de cela que nous parle cette pièce de théâtre. Ces enfants qui ressemblent à tous les enfants, à tous les adolescents de la terre, qui, un jour, prennent une décision qui chamboulera leur vie et celle de leur entourage à jamais. Une décision prise en secret.
Nous rencontrons des parents qui vivent toutes les phases du deuil. Deuil de l’enfant qu’il connaissait. Qu’ils ont élevé. Ils sont en profonde sidération et dans le déni le plus total. Aucun des leurs n’a fait ce qui se dit dans les journaux. Ils vont de découverte en découverte concernant des enfants qu’ils pensaient connaître. Des enfants qui les ont trahi, brisé, mais qu’ils continuent à aimer et à protéger de la société. Un dilemme se pose pour eux: les renier ou continuer à les aimer? La société les comprendra-t-elle? Comment en parler à la famille, aux amis, quand l’on est soi-même perdu? Quand on ne comprend pas le choix de son enfant?
Le choix des enfants d’aller rejoindre Daesh laisse les parents dans un désespoir, dans une désespérance sans fin. Ont-ils manqué quelque chose dans l’éducation de leur enfant? Que s’est-il passé pour qu’ils n’aient pas compris que leur enfant avait changé? Leur amour les a-t-il aveuglé? De la sidération à l’acceptation, les parents sont perdus. Mortifiés. Ils ont honte du choix de leur enfant. Ils se cachent de leur entourage, des amis, des voisins. Ils culpabilisent. Pourquoi? Pourquoi eux? Ce sont des parents qui continuent à aimer leur chair, leur enfant, malgré leurs actes répréhensibles. Ils se regroupent. Se comprennent. Se soutiennent. Ils acceptent que leur enfant soit un barbare. Mais c’est leur enfant. Et ils les aiment et les attendent, tout simplement.
9791038808560 Ed. Ex Aequo Coll. Entr’Actes 88 p. 10€
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