Le mouroir des végans – Vanessa FUCKS – 2023 – Ed. Et le bruit de ses talons

Quatrième de Couverture

Il y a des lieux pour sombrer plus facilement que d’autres. Des gouffres dont on pense ne pas remonter. Cette ville était de celle-là, une ville noire et tortueuse où se perdre était une évidence. D’autant plus facile qu’on est soi-même en perdition, en deuil d’une vie passée, d’une carrière glorieuse qui a implosé en vol. Et quand le flux vital s’arrête, il n’y a que le sang versé pour le ramener à la vie, pour faire revivre le flic dans l’homme perdu. Le sang des bêtes, le sang des hommes, mêlé à la décadence d’une société qui a perdu ses repères. Quand refuser la mort des animaux conduit à celle de l’homme, qu’il soit pour ou contre la brisure de ce lien ancestral qui nous unit, y compris dans la souffrance et le désespoir.

Mon Avis

Un flic qui n’est rien, ni personne, tant il a été rétrogradé. Même lui, doute de la valeur de son existence, et n’a plus foi en rien. Mis au placard, il végète dans un bureau isolé, dans une ville du Nord qui dort sur ses anciennes mines. Sans le faire savoir, cet ancien inspecteur pense avoir flairé quelque chose. Juste après un vol. Peut-être parce qu’il s’ennuie, il décide de creuser un peu. Une histoire de protection animale menée par un groupe de jeunes végans aux parents fortunés. A t-il ouvert la boîte de Pandore? Et s’il était sur une fausse piste? À force de se tourner les pouces, il a peut-être cru être tombé sur une affaire? Étant invisible au commissariat, il a la liberté de se déplacer dans l’indifférence générale. 

Que s’était-il passé pour que cet ancien inspecteur de police atterrisse dans une ville paumée? Il garde quand même ses réflexes de flic. Dans un vocabulaire qui mesure sa solitude, sa tristesse, sa mésestime de soi, nous le suivons dans une enquête menée l’air de rien. L’habitude du placard et de sa décadence, lui fait penser qu’il n’a plus rien à perdre. Et son humanité, l’a t-il aussi perdue? Pourtant, son flair de policier est toujours présent. Son enquête se fait en parallèle à celle de ses collègues. Il peut mettre les pieds dans le plat car il a déjà tout perdu. Pourra-t-il convaincre ses collègues que cette protection d’animaux est la partie visible de l’iceberg? L’écouteront-ils? 

Même mis au placard, un policier reste un policier. Son flair reste intact. Quel lien y a-t-il entre les protecteurs d’animaux et les crimes? La vie d’un humain vaut-elle moins que celle d’un animal? L’inspecteur se jette, corps et âme, dans l’enquête. Dans une histoire sans queue ni tête. Petit à petit, il sent qu’il maîtrise, presque, sa vie, sa profession. Ces jeunes végans ressemblent  à des jeunes en mal de reconnaissance, ou des jeunes qui se sentent imbus d’une mission: Surveiller les animaux exploités par des humains inhumains. Sont-ils prêts à aller jusqu’au meurtre? Sinon, y a-t-il un fou qui se promène dans la ville? Les deux tableaux sont inquiétants. Il faut faire, rapidement, la lumière sur cette histoire. Comment procéder? 

 

9782379120510    Et le Bruit de ses talons Ed.     126 p.    17€

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Embrasser la pluie – Béatrice MALEVILLE – 2022 – Ed. Et le bruit de ses talons

Quatrième de Couverture

Le décret est tombé. Tout est chamboulé. Désormais il est interdit aux hommes et aux femmes de vivre ensemble. Quatre amies décident de quitter Paris. Rejoindre à pied, une maison de famille dans le Gers. Pourtant au bout du périple, dans le refuge tant espéré, un homme s’est installé.

Mon Avis

L’aperçu d’une vie cauchemardesque à souhait . Un délire? Un désir? La sanction vient de tomber. De résonner. A-t-elle un écho? La réalité échappe t-elle à la logique? Les mots sont imprimés dans des vies. Les mots ont brisé des vies. Désormais, hommes et femmes doivent vivre séparés. Elles sont quatre, six, des centaines sur les routes, partant pour un ailleurs qu’elles ne connaissent pas. Elles marchent sous la pluie. Ont-elles cherché à savoir ? Quatre femmes sont en route, éloignées des grandes voies. Chaque pas, chaque tour de roue, les éloigne d’une vie. D’un chagrin. D’une routine. D’un ou plusieurs hommes. D’aventures sans lendemain. D’histoires d’amour sans amour.

Quelle idée de séparer les deux sexes? La souffrance est la même des deux côtés. C’est avec une prose poétique que l’auteure nous raconte un cauchemar. Son cauchemar? Un monde où la moitié de l’humanité doit s’éloigner de l’autre moitié sous peine de sanctions. L’Etat veille. Les mots sont ceux du désarroi. De la souffrance. De la perte des repères. De la perte de l’âme. De cette étincelle qui donne vie au quotidien. Les âmes se sentent perdues. Elles tournent en rond et tentent de ne pas se perdre. De ne pas se disperser. Quatre femmes sortent des sentiers battus pour se libérer des autres. Se libère t-on de ses propres manquements? De ses propres incertitudes? 

Le monde tourne à l’envers. Il tourne dans un dérèglement bien orchestré. Bien qu’ensemble, les quatre femmes s’enfoncent dans leur propre folie. Elles obéissent à une loi absurde. Elles sont séparées des hommes. Même dans la maison où elles vivent. L’homme est prisonnier de leur terreur. De leurs doutes. De leur violence. De leur désir. À travers des dialogues, qui semblent décousus, chacune nomme son vide. Ses rêves avortés. Sa violence latente. Ses peurs et son passé de souffrance. Chacune fait face à sa solitude comme elle le peut. Le danger? Cet homme dans la maison. Triste tentation. Fort rejet. Doit-il partir ou rester? Dans cette masure isolée, la loi est lettre morte. L’homme se met à la merci des quatre femmes. Quel mal lui font-elles expirer? Vengeance stérile ou violence inadéquate? À quand le retour à la normalité? 

 

9782379120435    Ed. Et le bruit de ses talons    122 p.    15€

#Anticipation #éditionsetlebruitdesestalons #Drame #Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Romans #Suspens

Et ma vie pour tes yeux… – Michel QUINT – 2024 – Serge Safran Ed.

Quatrième de Couverture

Dans la métropole lilloise, après deux mois de confinement lié à la pandémie du covid. La période printanière est secouée par une série de home-jacking qui va jusqu’au meurtre. Au même moment ouvre la maison d’hôtes de Violette qui accueille ses premiers clients. Des maltraités de l’existence. Henri, veuf comme Violette, revient au pays pour ouvrir un bar, Ida, est écrivaine sexy pour la jeunesse, Édouard représentant en monte-escalier, les Belzunce  un couple de bistrotiers d’Avignon… Tout ce petit monde tourne autour du couple Henri et Violette qui tente de se refaire une vie amoureuse. Avec pour voisins les habitants de la ferme des Agaches, dont Abel, qui a raté sa vocation universitaire et squatte la bibliothèque de Violette pendant que son fils et sa bru assurent le pain quotidien. Et Abel se proclame aède, persuadé que les mots peuvent recréer des mythes qui rétabliront l’ordre du monde. Chaque personnage lutte avec ses propres démons et cherche à se reconstruire, à trouver sa place au soleil lors d’une saison particulièrement chaude, pour ne pas parler d’un été meurtrier…

Mon Avis

Un voleur s’introduit dans une maison où se trouve une jeune fille. Elle est seule et sera séquestrée. C’est le cauchemar de tout parent. Pas trop loin, Violette ouvre sa maison d’hôte, aux environs de la métropole lilloise. Quel lien y a-t-il entre les deux faits? Eh bien, c’est la question à éclaircir. Les personnages sont assez caricaturaux. Cependant, ils ont un point commun: ils sont en souffrance. Ce sont des blessés de la vie. Que font-ils tous dans la même maison d’hôtes? Est-ce le hasard qui les a réunis? Ils font connaissance dans cette maison d’hôtes. Ils se supportent car ils ont des caractères très éloignés et presque impossibles à comprendre. Des sentiments naissent. Bon ou mauvais? Ils forment une « famille » bancale où chaque membre vit dans son monde.

Au fil de la lecture, les caractères des personnages s’imposent. Le lecteur découvre des personnages qui ne paraissent pas ce qu’ils montrent aux autres. Nous ressentons le poids des mensonges, des secrets. Chacun vit son drame et les mots de l’auteur les décrivent avec douceur, avec tendresse  et une pointe bien légère d’ironie. L’auteur avec subtilité, introduit une pointe d’humour dans cette pension qui fait penser à l’Auberge espagnole. Les personnages semblent débarqués chacun d’une planète inconnue des scientifiques. Que savent ils des home-jacking de la région?

Au fil des pages, les caractères de chacun s’affirment et donnent une force à ces échoués de la vie. Les vols, en plein jour, continuent. Chacun y paraît indifférent. Ils ont d’autres démons à affronter. Les leurs. Les soucis des autres sont tellement plus invivables. Cependant, Ils ne peuvent ignorer ces faits qui leur sont martelés par les journaux écrits et télévisés. Pourquoi sont-ils venus dans cette pension de famille? Le voleur est-il parmi eux? Leur profil serait-il une façade? Violette, leur hôtesse, pense qu’ils ont besoin de se retrouver à travers leurs souffrances. Même s’ils sont bizarres. A t-elle raison?

 

9782487304086    Serge Safran Ed . 76 p. 17,90€

#Amour #Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Polar #Province #Sergesafranediteur #Souffrance #Suspens #Terroir

2195 La Grande Simplification – Florian MAZE – 2024 – Auto Edition

Quatrième de couverture

À la fin du XXIIe siècle, dans un monde marqué par la régression technologique et le net retour à la simplicité paysanne et artisanale, nos trois héros – Hugo, jeune athlète, Europe et Apollon, joli couple tendre et fusionnel – ont repris leurs métiers d’origine dans leur bonne vieille ville de Marseille. Les trois Provençaux reçoivent la visite d’un Français du nord, M. Floué, viticulteur bourguignon, l’oncle d’Apollon. M. Floué rêve de visiter l’Espagne, nation tutélaire de l’Union méditerranéenne, dont fait partie la France du sud. L’Espagne, sombre et solaire à la fois, suscite beaucoup d’interrogations… Qu’à cela ne tienne ! Avec l’autorisation de leur patron, nos trois héros partent pour Barcelone avec M. Floué et la maîtresse de celui-ci, une jolie femme un peu fantasque. C’est le début d’un périple inattendu qui les mènera jusqu’en Andalousie. Durant leur séjour, ils seront témoins ou acteurs de péripéties étranges, souvent tragi-comiques et donquichottesques. Ils verront défiler toute une galerie de portraits : des critiques littéraires aux professionnels du plaisir tarifé, des cadres de la dictature militaire aux braves gens du peuple, du clergé catholique aux multiples coteries politiciennes. Il n’est rien de tel que l’Espagne pour comprendre toute la beauté et toute la monstruosité du monde… 2195 : La Grande Simplification parachève la trilogie low-tech punk de Florian Mazé.

Mon Avis

Dans cet opus, la France est toujours divisée en deux. La partie nordique est présidée par l’Allemagne. La partie sud est sous l’autorité espagnole. Hugo, Europe et Apollon se sont remis de leurs aventures et continuent à servir Monsieur François. Ce dernier les autorise à aller en Espagne avec leur oncle, Monsieur Floué. Un voyage qu’ils ne sont pas prêt d’oublier. Vont-ils aimer l’Espagne? Que vont-ils découvrir dans cette partie principale de l’Union méditerranéenne? Monsieur Floué, qui vit dans le nord de la France, se réjouit de toutes les galéjades des peuples du Sud. Cela le poussera il à réfléchir à son séjour chez les Espagnols ou va-t-il, simplement, prendre plaisir à faire certaines découvertes?

Cette partie méridionale de la France, reliée à l’Espagne, va mener nos personnages dans des rencontres bizarres. Burlesques. Imprévisibles. L’auteur fait un tour dans l’histoire des deux France, ainsi qu’un résumé des deux précédents romans. Ce sont de petites touches de souvenirs qui sont éparpillées dans cet opus. Europe, Hugo et Apollon, sont enthousiastes. Ils contaminent leur oncle bourguignon. Pourquoi ne pas visiter l’Espagne en passant par les chemins de campagne? Le récit est parsemé de digressions qui pourraient mettre à mal la lecture. Cependant, l’histoire reste agréable. C’est avec bonheur que le lecteur retrouve les trois compères et leurs aventures.

Comme prévu, les vacances andalouses sont à l’origine de quelques découvertes et aventures. Nos trois amis et leur oncle apprécient leur voyage. Peu importe les mésaventures. Cette région catalane leur plaît. Vont-ils rentrer, un jour, dans leur ville de cœur, Marseille? Durant leur périple, ils en oublient ce bel acteur mort devant son théâtre. Que lui est-il arrivé? Le monde continue à tourner dans ce Sud que regrette beaucoup leur oncle bourguignon. Déménagera t-il dans le sud où il s’est fait de solides amitiés? Que va devenir leur amitié après toutes ces péripéties? L’Espagne leur  a fait le plus grand bien. Ils la visitent de bout en bout et se font de nombreux amis. Reprendont-ils facilement le cours de leur vie?

 

9798301748325    Autoédition    326 p.     15,99€

#Amour #Autoédition #Fantastique #Fantasy #Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Romans #Saga

Dans une ville de bord de mer un café- Sylvie SERPETTE – 2023 – Ed. Et le bruit de ses talons

Quatrième de Couverture

un café comme un bateau

qui emporte ses personnages,

la langue déshabillée,

un piano galopant, drôle de havre…

Mon Avis

Disons que ce petit livre m’a intriguée. Dans le bon sens du terme. Dois-je parler de prose ou de poésie? Dans ce café de bord de mer, la vie est particulièrement intense, solitaire, bavarde, épuisante, muette. Des bouts de vie. Des bouts de pensées. Des gestes qui s’esquissent, s’arrêtent, s’estompent. Peut-être que cela se passe ainsi dans tous les cafés de bord de mer du monde? Des mots, des réflexions qui n’arrivent pas. À croire qu’il se sont envolés et ont été happés par les vagues de cette mer, si proche. Des gens s’y rencontrent, c’est sûr. Des paroles y sont échangées. C’est certain. Les gens se regardent en chien de faïence. Sûrement. Les confidences se font à voix basse ou haute, selon le bruit qui les enveloppe.

Entre nous, je parlerai de prose poétique. Les mots sont justes, nets, clairs. Ils sont riches, musicaux et se suffisent. Ce sont des mots qui peignent des tableaux de vie. D’instants. De bruits silencieux. De musiques. Les mots décrivent les maux, l’hypocrisie humaine. Ses croyances plus ou moins obsolètes ou ésotériques. Un homme symbolisant l’autre, un peu conteur, un tantinet poète et un chouïa musicien, raconte le monde. Son monde. Celui qu’il a connu, inventé, rêvé. Peut-être. Des hommes perdu dans leur vie, leur quotidien, leur mémoire envolée. Un peu érudits, n’est-ce pas? Mais qui ont gardé leur âme d’enfant.

C’est un tableau pittoresque que nous dresse l’auteure. Dans ce café, se dessinent des vies spécifiques, qui, pourtant, ressemblent à toutes les autres vies. Les mots font la beauté, la poésie du texte. Un texte rythmé par le son des mots. Leur force. Leur musique. Ces petits textes sont des odes à la vie et à sa variété. Ils racontent les discours, les réflexions, souvent stériles, mais propres à l’humain. La mer efface chaque tableau, permettant, ainsi, de créer une nouvelle histoire. De rêver. De discourir. De laisser les mots aller au gré du vent. Des marées. De reconstituer des tableaux éphémères. En bord de mer. Dans un café. Dans une ville.

 

9782379120565    Ed. Et le bruit de ses talons     36 p.      10€

#Amour #Beauté #Etlebruitdesestalons #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Poésie #Romans #Tableau #Vie

Fatigue de guerre – Odile MICHENEAU – 2023 – Librinova

Quatrième de couverture

« Je flotte au-dessus de mon corps inerte. Ils sont tous là, agglutinés autour de moi, comme des mouches. J’ai l’air un peu grotesque. Je suis sur le ventre. Ma tête est enfoncée aux trois quarts dans le sol. Mes yeux sont grands ouverts. Mes bras en croix. Une de mes jambes est repliée, un vrai pantin. » Colombes, 28 novembre 1963, un peu avant 14 heures… Gustave 68 ans, ouvre la porte-fenêtre de l’appartement de son fils et, devant son épouse, sa belle-fille et sa petite fille de sept ans, enjambe le garde-corps du balcon, laissant dans le sillage de sa chute de multiples interrogations. L’empreinte laissée par l’événement rattrape beaucoup plus tard sa petite fille qui nous livre un récit de vie à plusieurs voix, où faits réels et probables s’entremêlent pour reconstituer un passé, des souvenirs et nous immerger dans une tragédie familiale.

Mon Avis

Gustave, ancien combattant, vient de mettre fin à ses jours Après la guerre, il vit dans une mélancolie extrême. Une mélancolie qui, de nos jours, aurait eu pour nom « stress post-traumatique« . Seule sa femme, Suzanne, comprend le danger de la situation. Personne n’entend ses demandes d’aide. Désespérée, elle assiste, avec ses petits-enfants, à ce suicide qu’elle redoutait depuis si longtemps. Aurait-elle pu empêcher cet acte? Le traumatisme est important. Personne ne comprend ce geste, à part Suzanne, son épouse. Chacun des intervenants raconte, à sa manière, ce qui s’est passé et comment il a vécu ce terrible événement.

Quand un événement terrible arrive, chaque humain sait où il se trouvait, et ce qu’il faisait à ce moment précis. L’auteure nous propose de découvrir l’état d’âme de chaque témoin et intervenant présents dans cet appartement et l’impact de cette horreur dans leur quotidien. Qui est Gustave? Qu’elle a été sa vie? Le lecteur, à travers une lecture simple, découvre la vie de cet homme. À travers les mots, nous suivons son cheminement vers l’isolement social. Puis individuel. Un isolement qui se fait sans bruit. Dans un silence fracassant. Presque de l’indifférence. Gustave est un homme qui subit un stress post-traumatique. La Première guerre est terminée depuis longtemps. La seconde a réveillé ses vieux démons et il perd pied. Que faire? Pourquoi ne se confie t-il pas?

Certains gestes, marquent les gens à vie, voire leur rappellent des anciens traumatismes. Gustave est traumatisé et a fait de même avec les siens, lui, l’homme qui souffre de fatigue de guerre. Un mal que nous connaissons, actuellement, sous le nom de stress post-traumatique. Un mal insidieux que Suzanne, son épouse, a détecté dès les premiers émois. Mais la peur, la pudeur, ont forcé Gustave au silence. Elles ont fait de sorte que les appels de son épouse soient restées lettre morte. Quel a été l’évènement qui a été le déclencheur de ce mal-être? À quel moment la vie de Gustave a-t-elle basculé? Comment les témoins de son acte ont-ils vécu après son geste désespéré? Les guerres se terminent, un jour. Leurs dégâts sur les humains restent indélébiles. Et les familles sont désemparées. Gustave l’a démontré tragiquement.

 

9791040532408     Librinova     152 p.     17,90€

#Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Librinova #Littérature #Romans #Souffrance #Suicide #Tragédie

Frédéric un amour infini – Dominique FAURE – 2024 – Ed. Ex Aequo

Quatrième de couverture

Depuis un an déjà, François note dans de jolis carnets le fil de ses jours avec Frédéric. Pour Frédéric. Il y aura maintenant cette autre année de leur vie ensemble, avec ses peurs et ses bonheurs, ses rêves et ses cauchemars, entre musique et écriture, entre quête et inquiétude. Qui est cette Liliane qui se fait appeler Lyane et qui veut s’enrouler autour de l’existence de Frédéric ? Où est Noël, cet homme aujourd’hui âgé qui aurait abusé François lorsqu’il était enfant ? L’a-t-il vraiment fait ? Est-il mort à présent ? Le spectacle des élèves-artistes devra-t-il être abandonné pour cause de menaces homophobes ? Après Frédéric – Instants de grâce, prix du Roman Gay 2022 dans la catégorie Romance, voici le récit de la suite des vies entrelacées de Frédéric et de François. Une écriture délicate, qui distille sensualité et force des sentiments dans d’autres « instants de grâce ». Ce nouvel opus, dans la continuité du précédent, peut se lire indépendamment.

Mon Avis

Après s’être apprivoisés tous les deux, après être allés au-delà de leurs souffrances intimes,  Frédéric et son compagnon François démarrent une nouvelle vie, dans leur nouveau cocon. Leur vie se passe entre amour et musique. Peut-on rêver mieux? Dans cette routine bien construite, minutée comme du papier à musique, un être s’introduit. En douceur. Presque silencieusement. Puis bruyamment. Va-t-elle briser l’harmonie du couple? Va t-elle briser sa vie paisible? De nouveaux visages traversent la vie de Frédéric et de François. Quelque chose semble les lier. Mais quoi? Doucement, ils abordent les autres et acceptent de laisser leur cocon d’amour s’ouvrir. Que vont-ils découvrir?

C’est toujours avec tendresse, douceur et pudeur, que l’auteur nous fait entrer dans la vie des deux amoureux. Cette entrée se fait petit à petit. Avec discrétion. De peur de déranger? De peur de tout interrompre? Non. Juste pour ne pas perturber la profondeur et la force de cet amour. Le texte nous transporte au son de Chopin, Bach et tant d’autres. Les mots résonnent comme des poèmes. Les émotions émergent au fil des notes. Alors, le lecteur, emporté au son des différents morceaux de musique, ne se lasse pas de lire. De rêver. D’écouter les murmures. D’entendre les souvenirs, les regrets, parfois. Ainsi va la vie de deux êtres qui, à travers leur amour, transcrivent les musiques de leur vie.

Frédéric et François, à la demande leurs amis, décident d’assumer leur besoin de récit. De découverte de moments durs de la vie. Que faire face à cette femme qui les poursuit de ses délires? Qui est-elle pour vouloir faire sauter le verrou de leur intimité? Mais, la résistance n’en est que plus ferme. Que sera leur amour au fil des années? Toujours aussi fort, aussi passionné? Le temps, Dame nature, leur entourage familial et amical, semblent se greffer à leur vie au fil de leur histoire. Tant de personnes, autour d’eux, ont subi l’impensable. Que faire pour les aider? Ont-ils moyen de le faire? Nos deux amoureux se projettent dans un monde où ils n’auront plus à cacher leur amour. Une période où tout amour sera respecté. Pourvu que ce soit pour demain.

 

9791038809543   Ed. Ex Aequo Coll. Romance   306 p.   24€

#Amour #éditionsexaequo #Homosexualité #Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Musique #Romans #Saga

S’inventer un autre jour – Anne BERT – 2013 – Tabou Ed.

Quatrième de couverture

Sous sa plume élégante, les personnages s’émeuvent et se découvrent au travers de situations singulières. Marqués par la maladie ou la souffrance psychologique, le conformisme moral ou l’extrême pauvreté, ils vont connaître des expériences sensuelles, voire érotiques, aussi inattendues qu’intenses et lumineuses. Au-delà du côté atypique ou parfois tourmenté de ces personnages, le lecteur amoureux de belle littérature retiendra qu’il est toujours possible de S’inventer un autre jour, pour peu que l’on s’arme de tendresse et d’humour.

Mon Avis

Tout être à droit à l’amour. Par ce mot, je ne parle pas, seulement, de l’amour charnel, mais de ce moment où deux âmes entrent en communion par le biais d’un geste, d’un mot, d’un regard partagés. Deux êtres. Un lieu. Un instant T. Une conversation. Une pensée. C’est aussi de  l’amour, même si la libido n’est n’y est pas ou peu. Des hommes et des femmes naufragés de la vie, de l’amour, tentent de se créer une vie nouvelle, après bien des souffrances, des manquements, des accidents de la vie, des émotions, Qui sont vraiment ces hommes et ces femmes? Sont-ils aussi innocents qu’ils le paraissent?

Des humains blessés psychiquement, physiquement, par la vie. Ces personnes que l’on ne voit pas, ne regarde pas, n’entend pas. À un moment, ils font partie du néant. C’est de ceux-là que nous parle l’auteure. L’amour, la passion, restent, presque toujours, sous la forme de fantasmes. Ils rêvent d’une autre vie. D’un autre amour. La lecture est agréable et se fait simplement. Les mots sont ceux de la passion, du fantasme souhaité, car ce recueil est destiné à un public averti. Un public qui accompagne ces personnages, au fil des pages, dans leur déambulation physique et psychologique. Et si des destins se nouaient au hasard?

Les personnages de ce recueil sont tourmentés par la vie. Ils ne ressemblent pas aux personnes lambda que nous rencontrons et voyons. Ce sont les invisibles. Les personnes de l’ombre. Ils ne s’autorisent pas à aimer. Ils rêvent d’érotisme, de possibilités d’aimer, de contact humain. Mais ils ne se l’autorisent pas. Pourtant, comme tout humain, ils ont droit à l’amour, au plaisir, à être au contact d’une autre personne. Mais certaines blessures les poussent à s’empêcher de s’inventer une autre vie, un autre jour où tout serait possible pour eux. L’auteur les raconte avec beaucoup de tendresse, d’humanité, de douceur. Ces personnes que nul ne voit dans la rue ou autre ont aussi droit au plaisir. N’est ce pas ?

 

9782363260161    Tabou Ed. Coll. Les Jardins de Priape   218 p.    17€

#Adulte #Amour #érotique #érotisme #Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Nouvelles #Romans #Tabouéditions

Souvenirs lamentables – Françoise REY – 2013 – Tabou Ed.

Quatrième de couverture

Dans ce roman autobiographique, on découvre les histoires intimes d’une femme au cœur tendre et à la chair faible. Françoise Rey raconte l’inavouable : rencontres charnelles d’hommes parfois laids, malaroits ou âgés, piètres amants, expériences ratées, dont on n’est pas forcément très fière mais qui restent inscrites dans la mémoire. Situations cocasses, instants inoubliables qui trahissent une humanité toute en imperfections. Ces “Souvenirs lamentables” sont finalement le coin du jardin le plus secret de l’auteur ; des secrets que les femmes n’osent jamais livrer.

Mon Avis

Ne vous est-il jamais arrivé, dans un moment de votre vie, de vous remémorer des instants tristes, joyeux, hilarants de votre passé? Ce moment qui vous fait dire « Ah oui…« ? C’est ce que fait l’auteure. Elle passe en revue quelques faits de son passé. Des faits qui se rappellent à elle tranquillement. Des rencontres avec, chacune, leur spécificité. Leur personne particulière. Des rencontres qui se passent de manière incongrue. Parfois. Ces hommes sont semblables à l’humain lambda ou à des personnalités très connues. C’est sa vie non routinière que nous présente l’auteure, avec ce naturel qui est le sien.

L’auteure nous a habitué à des histoires, intimes. Elle écrit sans langue de bois, et nous décrit des situations embarrassantes, cocasses. Avec sa plume habituelle, elle raconte, comme l’on raconte ses souvenirs au coin du feu, avec un regard perdu dans lointain. De temps en temps, elle semble esquisser un sourire, rêveur. Le lecteur ressent ce côté bilan d’une longue vie de plaisir. Le vocabulaire est soft pour un roman pour public averti. Je dis bien soft car la lecture est faite avec une forte simplicité. Les scènes sont décrites avec beaucoup de pudeur. Ce qui fait l’unicité et la force de la plume de l’auteure. Chaque scène est si bien décrite que le lecteur l’imagine sans problème.

J’ai beaucoup ri et souri sur le ridicule de certaines situations que l’auteure décrit avec beaucoup d’humour. C’est si bien raconté que le lecteur ressent en lui ce qu’éprouve l’auteure, en narrant ses souvenirs. Cette sensation, entre rêve et réalité, où les yeux se perdent au loin, et que le visage s’adoucit. Un sourire se dessine, ou l’esquisse d’un rire. C’est cette atmosphère que le lecteur ressent tout au long des pages. C’est si bien écrit que l’on oublie que c’est un ouvrage pour public averti. Françoise Rey nous a habitué à un langage beaucoup plus direct, plus coloré. Dans ce recueil de nouvelles, les mots sont empreints d’une grande tendresse, d’une grande douceur. 

 

9782363260147   Tabou Ed. Coll. Les jardins de Priape   240 p.   16€

#Adulte #Amour #érotique #érotisme #Humour #Instalire #Instalivres #Leeham #Leschroniquesdeleeham #Littérature #Romans #Tabouéditions

Quelle importance – Michel LAMBERT – 2024 – Ed. Quadrature

Quatrième de couverture

Les nouvelles de ce recueil racontent la confrontation entre des personnages qui se ressemblent ou pas, qui s’aiment ou pas. Chaque histoire est un spectacle qui met en scène des êtres pour qui l’heure de la vérité a sonné. Peut-être… Pas sûr. C’est si difficile. Parfois ils se taisent, parfois ils parlent trop, parfois ils rient pour une bêtise, parfois ils mentent, il leur arrive même de toucher la cible en plein cœur. Croient-ils. Quelle importance après tout, pourvu que le ciel qu’ils contemplent si souvent ne leur fasse pas faux bond.

Mon Avis

La vie est faite de souvenirs. De hauts et de bas dans les relations. Parfois, il reste les regrets. Plutôt une sorte de je-ne-sais-quoi indéfinissable. Comme un mot que l’on aurait sur le bout de la langue, et qui disparaîtrait. Des actes ont lieu sans que l’on en comprenne la raison. Cette dernière est peut-être si peu significative, qu’elle n’a pas eu d’importance. qu’à un moment du passé. Des années plus tard, l’oubli l’aurait balayé et mis sous le tapis de la mémoire défaillante. Tels sont les personnages de ce recueil de nouvelles. Un jour, un événement important à leurs yeux, les a fait réagir. Malheureusement ou heureusement, des années plus tard, ils ne s’en souviennent pas. Ils ont des doutes et se questionnent.

Le recueil nous emmène dans des souvenirs hachés, cachés, oubliés des personnages. Peut-être que ces regrets ne sont pas si importants? Cela s’est passé à un moment précis de leur vie, où ils n’étaient pas au mieux de leur forme. Le vocabulaire utilisé est celui de la nostalgie, de l’oubli, du remords. Pourquoi? Aucun des personnages ne pourrait répondre à cette question. Enfin oui, ils le savent. Puis, non, c’est une sorte de déjà-vu. Pas vraiment vu. Peut-être s’en souviendront ils. Peut-être pas. Le lecteur les suit dans leurs pérégrinations et dans les méandres de leurs souvenirs à moitié effacés.

La mémoire est ce que l’humain a de plus précieux, entre autres. Elle est la dépositaire de sa vie. Que se passe-t-il quand elle se met à fondre comme neige au soleil? Quand elle fait divaguer à la recherche de quelque chose perdu dans la brume? Les personnages, dans un superbe récit de l’auteur, vivent cet instant. Ce moment où la mémoire, les souvenirs font gravement défaut. Ils ont beau chercher, mais rien ne leur vient à l’esprit. C’est rageant. Est-ce si important? C’est peut-être la raison pour laquelle la mémoire ne joue pas son rôle, ou peut-être autre chose. Quelle qu’en soit la raison, les personnes continuent à se questionner sur leur carence. Sur les souvenirs effacés. Sur les faits oubliés. Quelle importance? Pourvu que la vie continue…

 

9782931080481    Ed. Quadrature    124 p.    18€

 

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