Pauvres gens – LIM Jin-Taek – 2012 – L’harmattan

Quatrième de couverture

On oublie souvent que le peuple est détenteur de tous les droits et de tous les pouvoirs. Bien évidemment, il possède une force d’âme, une profondeur de pensée, une morale et se fait l’interprète de la voix de la sagesse. Il peut donc, parfois, être bien plus brillant que les classes dites supérieures : tel ce fonctionnaire houspillé par un agriculteur, cet archéologue, ce pasteur et cette chamane détentrice du titre de trésor national, ridiculisés par de simples gens, ces prisonniers qui raillent les magistrats.

Mon Avis

J’ai souhaité découvrir le théâtre coréen que je ne connaissais pas. Je pensais, ingénument, qu’il ressemblait au théâtre chinois, avec des effets de manches, etc. J’ai découvert, avec surprise, que, comme en Afrique subsaharienne, il fait interagir les acteurs avec le public. C’est, aussi, un spectacle musical. L’histoire se situe dans les années 1980, où l’Etat impose l’utilisation d’insecticides afin d’assainir les récoltes et de faire en sorte qu’elles soient suffisantes. Après une campagne massive, tous les agriculteurs s’y sont mis. Mais, oui, mais… Vous savez? Il y a toujours quelqu’un qui sort des sentiers battus. Qui refuse d’être un des moutons de Panurge. Ce qui contrarie les représentants du Ministère responsable de l’agriculture. En Corée du sud comme dans de nombreux pays d’Asie ou d’Afrique, le riz est la nourriture de base. Il symbolise la nature, la vie. Quand Dame nature va mal, plus rien ne va.

Le riz est le personnage principal de cette pièce de théâtre. Il représente la nature, l’humain, la Terre-Mère. Par ailleurs, l’auteur dénonce la corruption endémique qui existe au sein des services d’Etat, des fonctionnaires. Il dénonce, en plus, le fait d’appliquer aveuglément les lois, sans tenir compte des réalités naturelles et humaines. Des mises en garde des cultivateurs. Les politiques se pavanent, s’écoutent parler, se ridiculisent. Le peuple n’est pas dupe. Il les observe et rit sous cape. Cette pièce de théâtre démontre que le système est pourri jusqu’à la moelle. La parodie de procès, en prison, le démontre bien. Seuls les paysans ont la tête sur les épaules. Mais, hélas, trois fois hélas, leur opinion et leurs connaissances agraires ne comptent pas.

Que d’humour dans cette pièce de théâtre. N’oublions pas que l’auteur nous dépeint la société coréenne des années 80. Le riz est un bon outil car il permet de parler de l’ensemble de la société, toutes classes sociales confondues. La parodie du jugement des prisonniers démontre que la solution est totalement improbable. La société détourne les yeux, joue aux trois singes ou baisse les bras. Que faire pour changer un système, dans une société où les traditions, les codes sont spécifiques et vitaux? Une société où les plus forts (les plus riches) ont tous les pouvoirs en main? Le sort des paysans et de leurs cultures tient à un fil. La mauvaise gestion agricole risque de les pousser à la famine. Le traducteur Jael-Il LIM, nous a permis de connaître un superbe spectacle qui régale le lecteur.

9782296559608   L’harmattan théâtre   62 p.   10€

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Chien errant – Sadegh HEDAYAT – 2025 – L’harmattan

Quatrième de couverture

Le monde iranien que Sadegh Hedayat dépeint est celui du désespoir et du cynisme : s’y imbriquent, d’un côté, les codes et traditions ancestraux, de l’autre, l’individualisme, le paraître et la frustration qui caractérisent peut-être toute société moderne ou postmoderne, où les liens sociaux et culturels se sont effondrés, mais pas le désir. Le langage même est entré dans « l’ère du soupçon ». Les nouvelles de Hedayat pourront nous apparaître comme de grands poèmes en prose, aux voix lyriques parfois, sardoniques souvent, qui sauront prendre le lecteur au collet tant par leurs stases descriptives et poétiques que par leur vitesse vertigineuse. Elles sont l’une des sources imaginaires de la peinture et du cinéma iraniens depuis les années quatre-vingt. Plus encore, des pierres (noires) d’une anthropologie universelle.

Mon Avis

Sadegh Hedayat ou l’art de parler des émotions, des personnages. L’art de la description des êtres vivants. Oui, je dis bien « art« . Il n’y a pas d’autres mots. J’ai remarqué cet art chez les quelques écrivains persans que j’ai lus, ainsi que chez de nombreux écrivains arabophones. Avec cet auteur, la mélancolie devient un savoir-être et la noirceur de l’âme humaine, un savoir-vivre. . Comme je le disais plus haut, les émotions font la force des personnages. A commencer par ce fameux « chien errant« . Il lui offre une âme, des émotions humaines. Il le personnifie. Il le fait vibrer. Son comportement reste animal, mais ses pensées, ses émotions sont humaines. C’est d’une grande beauté. C’est la magie poétique d’une plume. Le lecteur s’approprie cette magie et la vit intensément.

Ce recueil de nouvelles nous offre un panel incroyable de personnages, de sentiments, d’émotions. L’être vivant vibre de ce mélange, pudiquement explosif. De cette joie de vivre. De ce bonheur de souffrir. Une souffrance qui creuse son sillon, d’une manière indélébile, dans le corps et le cœur de l’être qu’elle envahit. La plume est très poétique. Elle emporte les mots, les souffle, les jette, les mélange, à la face du monde. A la face du lecteur qui se délecte. Dans « Katia« , il met en exergue les affres de l’amour, la souffrance, face aux affres de la guerre. Chacun porte sa croix, à sa manière, et la trouve plus lourde que celle des autres. Chaque titre de nouvelle est écrite en arabe ou en farsi, me semble t-il. Les personnages ont tous ce vague à l’âme qui les distingue de ceux qui les entoure. La mélancolie, douce-âpre, collée au corps, domine tout.

N’oublions pas ce détour dans le mystique, dans « le trône d’Abu Nasr« , qui renvoie l’homme face à sa vanité et à ses désirs utopiques. C’est glaçant. Horriblement choquant, faisant courir un frisson de peur et de dégoût le long de la colonne vertébrale du lecteur. Les mots suffisent et nous nous en délectons en frissonnant d’effroi. Ces petites scènes de vie parlent d’un peuple qui a un humour qui lui est propre, ainsi que pour certains, une philosophie qui frise la folie. Une sagesse faite de désespoir, de réalisme  et d’un espoir utopique. C’est un kaléidoscope de sentiments, de situations, de philosophie, déclamés avec poésie. Une poésie persane des siècles d’antan, accompagnée d’une cithare et posée sur une feuille de papier. Pour l’éternité.

 

9782336533988   L’harmattan Coll. L’Iran en transition  158 p.  15€

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La controverse de la noix de coco – Alain PIOT – 2025 – Les Impliqués Ed.

Quatrième de couverture

Le sujet de cette petite comédie est inspiré d’un voyage de l’auteur au Venezuela avec son épouse en 1998. Plusieurs années plus tard (près de 30 ans !), il s’attèle à un exercice quotidien, fécond pour son cerveau : chaque matin, au réveil, il s’empresse de mettre par écrit une ou deux idées représentant les moments forts de son voyage. Une méthode pour ne pas vieillir… idiot ! De ce voyage, il lui est resté en mémoire ce fruit curieux et mystérieux, la noix de coco. Mais ses contacts avec les habitants lui ont fait toucher du doigt la réalité sociale de ce pays, passé d’une grande richesse à la pauvreté actuelle et il a essayé de traduire cette situation à travers une référence historique, la controverse de Valladolid organisée en 1550 par Charles Quint, qui avait pour but de définir officiellement la légitimité ou l’illégitimité de l’esclavage des peuples amérindiens. Certaines « disputatios » résonnent dans ce pays et cette zone caribéenne avec une réelle modernité !

Mon Avis

Ou, de l’ineptie, de l’absurdité, de la vie. Tel pourrait être le titre, même si le sujet abordé est très sérieux. De simples noix de coco vont être à l’origine de questions existentielles, politiques, historiques et autres, dans un pays qui s’est brusquement paupérisé: le Venezuela. Henriette et Maurice, deux français en vacances dans le pays, ne se doutaient pas que la découverte de ce fruit allait les mener si loin, intellectuellement. Comment se douter qu’en échangeant avec Antonio, leur guide, ils se mettraient à parler économie et politique vénézuéliennes? Il y a beaucoup  d’humour dans cette pièce de théâtre. Le Monde entier est face à un fruit qui représente la souffrance, la pauvreté d’un peuple. Qui représente, plutôt, les privations du peuple et les exactions gouvernementales. Sa corruption, aussi. Pauvre fruit qui devient l’emblème, le symbole, de la misère de toute une nation. Il est source de richesse pour un gouvernement autocrate.

Antonio, adepte de la mode androgyne, représente le peuple spolié et le Parti Communiste, muselé, qui se bat contre un Etat dysfonctionnel. Nos deux touriste, quant à eux, représentent le regard du Monde sur un pays qui a perdu ses ressources, ses repères, ses rêves et son peuple qui ne croit plus en lui. Que peut répondre un dictateur corrompu, à tous ces reproches? Fonseca, représentant de l’Etat autocrate, va devoir y faire face. Cette pièce de théâtre fait un clin d’œil à la controverse de Valladolid (1550): un débat politico-religieux sur la nécessité de maintenir en esclavage le peuple indien d’Amérique du sud.

La question qui se pose dans cette pièce de théâtre, est de savoir s’il faut accepter que le peuple soit spolié, par le Gouvernement, de la seule nourriture qui lui reste: la noix de coco? L’humour est grinçant. Jaune. Cynique. Désabusé. C’est incroyable comment une banale noix de coco peut enflammer les esprits, tenter de trouver des solutions utopiques, tenter d’ouvrir des esprits totalement hermétiques. Ce fruit est le cri d’un peuple qui a tout perdu, sauf sa dignité. Il lutte, férocement, pour la garder ainsi que le droit de se nourrir simplement, sans que l’Etat ne vende ces fruits à l’étranger pour enrichir les Eminences gouvernementales. Les protagonistes de cette pièce de théâtre ont des mentalités à changer. Ce qui n’est pas facile. Comment s’en sortiront le peuple et son autocrate? Que deviendra le pays?

 

9791042810221    Les impliqués Ed.    80 p.    12€ 

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Une autre Grèce – Martine VANTSES – 2025 – L’harmattan

Quatrième de couverture

« Parce que rien n’a changé ». C’est à partir de cette phrase prononcée par son père, Macédonien de Grèce, comme seule explication à sa rupture sans appel avec son pays natal, la Grèce, et une partie de sa famille que Martine Vantses s’est interrogée sur la façon dont les exils et les fracas de l’histoire impriment les destins individuels et collectifs. Sa propre expérience ainsi que celle des Macédoniens de Grèce de la région de Florina illustrent son propos sur les silences, les exils intérieurs, les hontes mais aussi les regains d’énergie caractéristiques des oubliés de l’Histoire.

Mon Avis

La vie est une quête permanente. Une quête qui permet à l’humain de se construire. D’avancer dans la vie. D’apprendre de ses erreurs. L’auteure nous entraine dans sa propre quête, à travers des silences, des souffrances, des non-dits transgénérationnels. De tout cela, elle a hérité, sans comprendre ce qu’éprouvait son père, enfermé dans des silences, des demi-réponses, des fuites physiques et verbales. Que cachait-il? Pourquoi ne répondait-il pas aux questions que lui posait sa fille? Pourquoi ces mots laconiques, ce refus de renouer avec sa famille restée en Grèce? Plutôt, dans son village natal? L’auteure veut des réponses. Il lui faut retrouver la Grèce de son père: la Grèce macédonienne, L’histoire d’un bout de ce pays.

C’est tout un pan de l’histoire de la Grèce du nord que le lecteur découvre. L’auteure raconte l’histoire de sa famille qui est en lien avec une grande partie de l’histoire de ce pays. Une histoire censurée. Tue. Celle de grecs macédoniens. Avec l’aide de certains membres de sa famille paternelle, de certains résidents de l’ancien village paternel, qu’elle va nous inviter à remonter le cours de l’histoire. Une quête méticuleuse, faite d’émotions, de pudeur, de peur, de silences lourds de secrets, de honte. Honte d’avoir des origines macédoniennes et de ne pas être considérés des citoyens grecs. C’est l’histoire touchante d’un peuple qui n’a pas le droit de parler de son passé. La censure est passée par là. La peur des sanctions, aussi. Ainsi que le disait si bien son père, malheureusement « rien n’a changé ».

La Macédoine faisait partie de l’ancienne Yougoslavie et s’en est émancipée dans les années 90. De nombreux citoyens vivaient en Grèce. Cependant, ils y étaient et sont, encore, considérés comme des sous citoyens. Des citoyens de seconde zone, selon les mots de Buchi Emecheta, écrivaine nigériane. C’est de cela que nous parle l’auteure. Elle retourne sur les pas paternels, un père qui s’est installé et marié en France, pour mieux comprendre le douloureux silence de ce dernier. Il lui fallait savoir. Il lui fallait comprendre le poids de ces non-dits qui le minaient de l’intérieur. Il a fallu à l’auteure beaucoup de courage, de patience, de force, pour remonter l’arbre généalogique familial. Pour recueillir, mine de rien, des renseignements. Pour ouvrir cette lourde porte du passé et se glisser dans le jardin secret paternel.

 

9782336353364   L’harmattan Coll. Là-Bas    156 p.    17€

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Meurtres en héritage – Jean-Marc VIRON – 2025 – Ex Aequo

Quatrième de couverture

Mai 1972, un meurtre dans un quartier sensible du Havre, Michel Delançay, jeune inspecteur est chargé de l’enquête. La victime : un homme bien connu des services de police au lourd passé judiciaire. Ce meurtre en cache un autre : Une autre victime au même profil et les modes opératoires sont identiques. Une piste semble évidente : Règlements de compte sur fond de vols et trafics dans le port du Havre. Mais l’intuition et la ténacité de l’inspecteur Delançay vont l’emmener vers le petit village côtier d’Yport et vers le port de Fécamp à l’époque de la grande pêche et des Terre-Neuvas. Sa rencontre fortuite avec Viviane Beauval, généalogiste qui revient de Saint-Jean-de Terre-Neuve où elle était en mission, va le conforter dans cette direction et ouvrir de nouvelles orientations à son enquête. Ensemble, ils devront remonter le temps jusqu’aux années 1930 où la rudesse du métier et des hommes lors des longues campagnes de pêche dans les mers australes a pu laisser des cicatrices dans le cœur des jeunes mousses qui peuvent rejaillir quarante ans plus tard.

Mon Avis

Le monde de la pêche, dans les années 30, était un monde de taiseux, de solitaires, d’hommes faisant face à des dangers. Les bateaux et leur équipage devaient partir loin, en mer, en fonction du poisson pêché. La vie à bord, entre froid, tempêtes et embruns, n’était pas facile. Bien au contraire. Les pêcheurs aguerris étaient aidés de petites mains: les mousses. Ces derniers travaillaient aux postes les plus démunis. La vie était rude. Sur terre, ces mêmes hommes vivaient une vie différent et bien loin de la pêche et de ses dangers. La mort de deux anciens pêcheurs n’émeut personne. Au contraire. L’inspecteur Delançay a du mal à recueillir des témoignages. Est-ce le même assassin qui sévit? Pourquoi? Quel sens donner à ces meurtres? L’enquête ne fait que débuter

Michel, l’inspecteur responsable de l’enquête, narre le déroulement de cette dernière. Une enquête qui se déroule dans le monde des marins-pêcheurs. Dans le monde des magouilles. Dans le monde des secrets malsains. Les découvertes sont aussi nombreuses que les cadavres. La subtilité de la plume de l’auteur nous montre les blessures anciennes et les conséquences sur la vie des gens. les mots tracés font connaître le doute, la peine, la surprise, l’humour, parfois. Les personnages sont si bien décrits qu’ils ressemblent à des personnes que nous connaissons ou que nous côtoyons. Avec l’inspecteur, nous remontons le temps, bien loin dans les années 30. Cela permettra t-il de trouver des réponses?

Nous sommes introduits dans une enquête bien difficile où l’inspecteur qui en a la charge, a du mal à trouver ne serait-ce qu’un début de réponse. Il doit remonter le temps pour trouver certaines réponses. L’auteur maintient le mystère jusqu’au bout. Tant de coupables potentiels et de questions pour si peu de réponses. Tant de sang versé pour un grand mystère. De plus, ce milieu de la marine de pêche est fermé et soudé, dans les bonnes ou les mauvaises situations. Ce qui ne fait que compliquer l’enquête. Le lecteur n’a qu’une hâte: savoir qui a fait couler autant de sang et pourquoi. La lecture est agréable, faite de suspens et de moments forts. Pourquoi remonter le temps? Est-ce vraiment nécessaire? Combien de tueurs y a t-il? La surprise est à la dernière page.

 

9791038810181   Ex Aequo Coll. Rouge   284 p.   23€ 

  

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Le cri des oubliés – Isabel LAVAREC – 2025 – Ex Aequo

Quatrième de couverture

Et si un vieux cahier avait le pouvoir de vous faire voyager dans le temps ? Naïs et Totoche, inséparables et curieux de tout, passent leurs vacances en Martinique. Un jour de pluie, ils découvrent un étrange cahier dans un grenier… À peine ont-ils lu la première phrase qu’ils se retrouvent projetés au temps de l’esclavage. Séparés dans ce monde qu’ils ne comprennent pas encore, chacun va faire des rencontres inoubliables : un guérisseur aveugle, deux jeunes filles rebelles, des enfants pleins d’espoir… Entre secrets d’antan, injustices et rêves d’avenir, Naïs et Totoche vont vivre une aventure qui changera leur regard sur l’histoire… et sur eux-mêmes.

Mon Avis

Voyager dans le temps, n’est-ce pas un beau rêve? Naïs et Totoche le réalisent. C’est une grande aventure. Par contre, cette fois, c’est mal parti. Des vacances en Martinique, un cahier étrange, une phrase superbe… et les voici qui se retrouvent à l’époque de l’esclavage. Ils sont vendus et se retrouvent dans deux propriétés différentes. Qu’est-ce qui se passe? Que faire? Se révolter? Pour aller où?  Se chercher? La télépathie ne fonctionne pas car la distance est trop longue entre les deux propriétés. Doivent-ils se résigner? Comment faire pour retourner à leur époque? Pourquoi ne pas attendre le bon moment pour agir? Pour sortir de ce cauchemar? Mais, est-ce vraiment un cauchemar? C’est le début d’une aventure pour une histoire qui aurait préféré être oubliée. 

L’esclavage… le mot est lâché. Voilà l’époque où débarquent nos deux amis. Cela m’a fait penser à un film humoristique où Thomas Ngijol et Félix Eboué avaient déchiré le document d’affranchissement de leur ancêtre. Ils s’étaient retrouvés aux Antilles, en plein esclavage, pour retrouver le document authentique. C’est une manière ludique et agréable d’introduire, auprès du jeune lecteur, une période triste de l’histoire mondiale. Les mots de l’auteure sont feutrés et doux. L’histoire est belle et pas triste du tout. Les croquis qui précèdent chaque chapitre sont en noir et blanc, représentant, ainsi, le passé.  Nos deux héros découvrent l’esclavage, et, surtout, l’histoire oubliée de leur famille. Comment faire pour ranimer les mémoires? Pour faire entendre les voix des invisibles, des oubliés de la grande histoire? De ceux qui n’ont pas droit à la parole? Une solution collégiale pourrait être trouvée par nos deux voyageurs dans le temps et leurs nouveaux amis.

L’auteure nous emmène en voyage, dans une partie de l’histoire oubliée du monde et d’une famille. Elle responsabilise Totoche et Naïs, afin qu’ils parlent de ces hommes et de ces femmes dont les cris, les revendications, les souffrances, ne sont pas entendus. Ils deviennent les messagers de ces personnes dont ils ignoraient le sort. Ils doivent faire résonner leurs cris. L’histoire est belle et forte. Elle est pleine d’espoir. Naïs et Totoche se sentent investis d’une mission transgénérationnelle de cette partie honteuse et cachée de l’histoire. Ils doivent agir de sorte à faire entendre au Monde entier le cri des oubliés. Vont-ils y arriver?  

 

9791038810365    Ex Aequo Coll. Saute-mouton    64 p.    10€

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DEUS Le grand architecte – Jean-Sébastien BOURCIAT – 2025 – Autoédition

Quatrième de couverture

Dans cet essai, l’auteur, passionné et érudit, propose une réflexion interdisciplinaire qui allie découvertes et faits scientifiques, questionnements philosophiques et témoignages de phénomènes surnaturels bien répertoriés. En confrontant les grandes énigmes de l’existence aux connaissances modernes, il explore comment science et spiritualité pourraient, loin de s’opposer, se rejoindre. Comment expliquer, par exemple, la précision inouïe de la constante de gravitation ou la complexité stupéfiante du code génétique, capable de stocker des milliards d’informations dans un espace microscopique, sans une forme d’intelligence créatrice ? Pourquoi, dans le monde du grand, chaque chose est unique, alors que dans le monde du petit, tout semble identique ? La conscience est-elle produite par le cerveau ou pourrait-elle être non locale ? Et que penser de l’ADN vibrant, porteur d’une musicalité mystérieuse ? Mais ce livre ne se limite pas aux faits scientifiques. Il aborde aussi des réflexions philosophiques profondes : si Dieu existe, pourquoi le mal persiste-t-il dans le monde ? Qui a créé Dieu ? Comment répondre au paradoxe de la toute-puissance ? L’auteur propose des pistes enrichies par la théologie, la métaphysique et la quête spirituelle. Au-delà de ces réflexions, une enquête approfondie sur des phénomènes inexpliqués vient élargir l’analyse. Apparitions, guérisons miraculeuses, expériences aux frontières de la mort, tissus acheiropoïètes… Autant de manifestations troublantes qui questionnent l’existence d’un plan invisible, et peut-être, d’un dessein supérieur. Ces éléments, répertoriés et étudiés avec rigueur, offrent un éclairage complémentaire aux arguments scientifiques et philosophiques. Préparez-vous à explorer des découvertes saisissantes, à plonger dans des questionnements existentiels et à remettre en question les certitudes établies. Ce voyage unique, interdisciplinaire, à la croisée de la science, de la philosophie, de la spiritualité et des phénomènes inexpliqués, vous entraîne dans une enquête captivante pour interroger une question éternelle : Dieu existe-t-il ?

Mon Avis

Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Est-ce vraiment Dieu qui a créé le monde et l’humain? La thèse de Darwin explique t-elle tout? Plus simplement, qui a créé notre univers? La science explique t-elle tout? J’avoue que ce genre de lecture n’est pas ma tasse de thé. Cependant, j’éprouve une curiosité intellectuelle. Nous savons bien que ce genre de lecture ou de discours peut prêter à confusion et être l’objet de discorde. je ne lis pas les quatrièmes de couvertures, ni les chroniques et autres écrits concernant les livres que je chronique, pour ne pas être parasitée dans mes réflexions. Aussi, ai-je découvert le sujet au moment de la lecture. Cependant, les questions qui sont posée sont très intéressantes. Qui a créé l’univers? Y sommes-nous seuls? Et les autres, s’ils existent, qui sont-ils? D’où viennent-ils? Intellectuellement, cet essai est l’occasion d’un important brain storming.

Par le biais des sciences, des mathématiques, de la philosophie et des différentes religions, l’auteur tente de répondre à toutes ces questions. Des questions qui l’ont toujours interpellé. Il avoue avoir écrit cet essai dans le but de pousser l’humain à la réflexion sur la place et l’existence de l’humanité dans l’univers. Les différents points de vue sont intéressants et bien documentés. au fil de la lecture, j’ai fait de belles découvertes. cet essai a titillé mon intérêt. Ce n’est pas le genre de livre qui se lit dans les transports. Mais, celui qui devient un livre de chevet. Il fait beaucoup réfléchir, analyser, comparer, discuter. Cette questions sur l’humanité et sa création se posera tant que l’humanité existe. C’est une question du même genre que « de la poule ou de l’œuf, qui est le premier« ? Cela rapprochera t-il l’humain de Dieu? Cela fait partie de la liberté de pensée de chacun. 

A travers cet essai, l’auteur invite le lecteur à réfléchir à la génèse de l’humanité. Il avance de nombreuses hypothèses scientifiques, philosophiques, voire religieuses [apparitions des vierges, miracles de Lourdes, etc.]. Ce qui donne lieu à une série de questionnements. Dieu existe t-il ou y a t-il une puissance autre qui est à l’origine de notre existence? Telle est la question que pose l’auteur, quitte à soulever une polémique. Cependant, les recherches sont pointues et les sujets présentés sont superbement documentés. Cet essai est à la portée de tout adulte car les explications sont claires, nettes et précises. Cet essai mérite d’être lu car il pousse le lecteur à s’interroger sur ce qui l’entoure et qu’il trouve normal. A chacun de croire ce qu’il veut. Librement.

 

9782959650420     Ed. Cosmos et Conscience    400 p.

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Le mystère du médaillon – Chantal BOIRON – 2025 – Ex Aequo

Quatrième de couverture

Le médaillon du roi Robin a disparu ! Sans ce talisman magique offert par ses parents, le jeune homme n’a plus aucun pouvoir.  Il faut le retrouver avant qu’il ne tombe entre les mains d’un être maléfique ! Robin, son amie Mélie et les agents Pô et Gas-Sagaz se lancent dans l’aventure.  Prêts à affronter tous les dangers pour préserver la paix de Talange, ils ignorent que leurs recherches les conduiront dans un monde de ténèbres où règne un être sans pitié. Pourront-ils contrer sa magie noire ?

Mon Avis

Robin, un jeune roi, a hérité du trône de son père. Lors de ses dernières aventures, il a aidé des fées à se sortir d’un mauvais pas. A peine reposé, il doit partir à la recherche de son médaillon perdu. Comme d’habitude, il est accompagné de ses amis Gas-Sagaz, Po et Mélie. L’aventure ne fait que commencer pour eux. Qui a volé le médaillon? Pourquoi? Où le chercher? Surtout, que faire pour le trouver? Ce médaillon est précieux pour Robin. Son père le lui a offert avant de mourir. Roi courageux, malgré son jeune âge, Robin est prêt à tout pour le retrouver. Heureusement que ses amis sont là pour l’aider dans sa recherche.

Ce dernier tome de la saga « Le royaume de Thalange« , est le quatrième. Il montre le jeune lecteur dans un monde qu’il est loin d’imaginer. Un monde où la magie ne sera pas de trop. Chaque chapitre est précédé d’un superbe croquis qui plonge le lecteur dans un nouveau monde. les couleurs sont intenses et donnent l’impression, au jeune lecteur, de s’immerger encore plus dans l’histoire trépidante. L’auteure ménage le suspens, au début. Puis, très rapidement, tout s’emballe et le lecteur retient son souffle jusqu’au bout. Il vit au rythme des aventures de leurs héros, Robin et ses amis.

Une nouvelle aventure débute pour le roi Robin et ses amis. Cependant, celle-ci, leur laissera, peut-être, des souvenirs indélébiles. Le jeune lecteur sera emporté dans un monde qu’il est loin d’imaginer. Mais, que les superbes croquis rendront réels. La chasse au médaillon n’est qu’une suite d’aventures haletantes, dangereuses et grisantes. Que vont faire Robin et ses amis pour retrouver ce médaillon? Sont-ils prêts à prendre tous les risques? Cette saga devient de plus en plus passionnante. Robin prend de plus en plus confiance en lui et en ses dons. Cette chasse au médaillon est un doux piège pour le lecteur qui se laissera faire jusqu’au bout, tant la quête est palpitante et pleine de nombreux rebondissements. Il accompagnera les héros dans leur quête et leurs aventures jusqu’au bout.

9791038810471   Ex Aequo Coll. Saute-Mouton    12€

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Hôtel de l’univers – Hédi CHERCHOUR – 2023 – Ed. Van Loo

Quatrième de couverture

Hôtel de l’Univers c’est juste l’enfance qu’on a connue : on déteste son voisin, parce qu’on est mieux que lui, mais on vit à côté, on est prolo et on se retrouve entre gamins à péter les rétroviseurs des bagnoles dans le parking et à jouer au foot contre la porte du garage. Pour Hédi ça se passe en banlieue, dans les cages d’escaliers des immeubles où les mômes se retrouvent après l’école et pendant les longs mercredi d’ennui. C’est un vrai chant du prolétariat immigré, sans religion ou communautarisme sans revendication, juste l’enfance. Puis Hédi Cherchour fait grandir Farida. Elle s’enfuit dans un road-trip à travers la France. On y vole un peu tout ce qu’on peut, on y fait surtout des restos-basket. Tout ça pour échouer dans un hôtel borgne de Marseille, Hôtel de l’Univers le bien nommé, où se retrouve toute la misère du monde. C’est le début de la fin, c’est le début de la vie. Avec, en-dessous des désillusions, la naïveté de la petite Farida de cinq ans qui continue à chanter.

Mon Avis

Que peut penser une fillette de cinq ans, du monde qui l’entoure? Des évènements auxquels elle assiste, qu’ils soient bons ou mauvais? Sa cité est son château-fort. Son bâtiment est son monde et son bouclier. Son terrain de jeu, aussi. Elle se raconte. Elle raconte sa famille, ses voisins, de manière décousue, passant du coq à l’âne, ainsi que le fait tout enfant de son âge. A cinq ans, tout est source de découverte. Tout est grand et beau. Tout est aventure, même les désobéissances. La curiosité excuse tout. Le monde est bien vaste dans cette cité où tout le monde se connaît. Surtout pour une fillette de cinq ans. Ses héros sont ses parents. Ce qu’ils disent est parole d’évangile. Cependant, dans son regard innocent, elle retient de petites choses, qu’elle ne comprend pas toujours.

Farida est une petite fille dans une cité de Marseille. Une cité calme, longée par la N7. A cinq ans, son regard innocent fait du bâtiment où elle réside, un microcosme qu’elle raconte à travers ses mots d’enfant. Le récit est drôle, vivant, innocent. Ce sont les mots d’une fillette de cinq ans qui grandit, en sécurité, dans sa cité. Des mots qu’elle usurpe aussi aux adultes de sa famille, de sa cité. Des mots qui résonnent bizarrement dans le langage d’une enfant. Cette  petite fille est à la fois, amusante et sérieuse. C’est tout naturellement qu’elle utilise les mots d’adultes sans trop en comprendre la portée. Cependant, sa vie est une aventure sans fin, même si elle en connait tous les acteurs. Son bâtiment est plus vaste que le monde.

Comment ne pas sourire, quand Farida, cinq ans, raconte, en toute innocence, la vie de sa cité, de son bâtiment, de sa famille, de ses voisins? Puis, en grandissant, elle narre les années 70. Son regard a changé. Elle redécouvre ce microcosme qu’elle pensait connaître et maîtriser. Elle raconte son quartier qui commence à devenir un ghetto lépreux et qui débute une plongée sans fin dans la délinquance. Cependant, sa cité reste dans son cœur, dans son sang, dans ses souvenirs et marque, de son sceau, les actions de la jeune adulte qu’elle est devenue. Une cité qui imprègne son quotidien. Son désir de liberté. Peut-elle oublier une cité qui l’a vu grandir? Tout change avec la maturité: les gens, le quartier, etc. Pour Farida, l’essentiel est de rêver, de choisir une nouvelle vie. Une vie qui peut s’avérer beaucoup plus difficile que prévu. La fillette a grandi et son regard a perdu son innocence. Elle quittera, un jour, la cité qui lui colle à la peau. Pour se révolter. Pour vivre. Pour ne plus en faire partie. Mais, est-ce si simple? Elle oubliera son bâtiment. Peut-être. Sûrement. Un jour…

 

9791093160788    Ed. Van Loo Coll. V2O    256 p.    18€

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Dessein funeste – Christian SCHOTT – 2025 – Ex Aequo

Quatrième de couverture

C’est l’effervescence au commissariat de Thonville… Les décès se succèdent à un rythme effréné. Qui est l’assassin,  ou qui sont les assassins ? Quel est le mobile de ces meurtres où les victimes ne semblent avoir aucun lien, où le mode opératoire diffère. La traque commence. S’agit-il un tueur en série, ou est-ce une série de crimes? Les investigations donnent le tournis à l’inspecteur principal Bolitch et font perdre son latin à son inséparable adjoint Maggioli. Les rares témoignages éclairent peu quand ils ne brouillent pas les pistes. Une nouvelle enquête qui nous ramène dans l’univers habituel de nos deux policiers. On y partage leur quotidien, leurs souvenirs, leurs états d’âme.  On retrouve Marlène et Yolanda,  leurs compagnes, Sélim le patron du petit café, le déplaisant commissaire Petitfeu, Marcel et Robert les fidèles du comptoir,  et on fait la rencontre d’un procureur qui ne manque pas de caractère…

Mon Avis

Il arrive que certaines enquêtes défient les policiers les plus aguerris. Surtout, quand il ne semble y avoir aucun lien entre les meurtres et entre les victimes. Les inspecteurs Bolitch et Maggioli, eux, en perdent leur latin. Des crimes à travers la France, commis par un assassin ou plusieurs. Apparemment, les victimes ne se connaissent pas. L’enquête patine. Les policiers sont perdus. Ils n’ont pas la moindre idée en débutant leur enquête. Doivent-ils chercher un ou plusieurs tueurs? Y a t-il un serial killer en liberté? L’enquête se poursuit par deux hommes qui se connaissent et s’apprécient. Le brain storming avec les collègues policiers ne donne rien. Ils n’ont pas le moindre petit bout d’un début de quelque chose. 

L’entrée dans ce roman se fait dans un moment très émouvant. Un moment que vivent, malheureusement, de nombreux policiers et leur famille. Ce roman nous fait partager la vie professionnelle et privée des inspecteurs en charge d’une enquête difficile. De nombreux meurtres, aucun début d’indices. Le suspens reste jusqu’au bout. Qui est l’auteur de ces meurtres? Pourquoi? C’est une enquête faite de moments forts, dingues, d’attentes, de désillusions et d’espoir. Quel est le mobile de tout cela? Les inspecteurs Bolitch et Maggioli sont dans la panade. Et c’est peu de le dire. Le lecteur patauge autant que les policiers. Le mystère reste entier. 

L’enquête bute sur des portes fermées, des faits non confirmés, des questions qui peinent à trouver des réponses. Tout un commissariat doute de pouvoir trouver le ou les assassins, malgré les pressions hiérarchiques. Pourtant, ces crimes ont bien été commis par quelqu’un. Les inspecteurs Bolitch et Maggioli y croient toujours. Comment faire pour piéger le ou les tueurs? Comment faire pour éviter de nouveaux crimes? C’est alors que les lecteurs font leur propres recherches. Vainement. Autant s’en remettre à celle des policiers. Le dénouement, en douceur, est un choc pour tout le monde et les lecteurs n’en reviennent pas. Bolitch a suivi son intuition jusqu’au bout. Bien lui en prit.

 

9791038810433   Ex Aequo Coll. Rouge   196 p.   18€

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