Les larmes du jasmin – un manuscrit syrien – Denis FONTAINE – 2021 – L’harmattan
Quatrième de couverture
Mars 2011, en Syrie. Nassîm s’engage dans la révolution, sûr que les manifestations pacifiques vont ouvrir les portes de son avenir et celles de la démocratie. Dans la rue, il ressent le vent de la liberté et découvre l’amour. Mais la révolution s’enlise. Pris dans les remous de ce qui devient une guerre, une guerre dont il ne veut pas mais qui s’impose à lui, il est entraîné bien au-delà de ce à quoi il s’attendait. C’est dans la prison où il s’attend à être exécuté qu’il rédige ce manuscrit, entre engagement et résignation, non-violence et lutte armée, désespoir et foi. Un roman captivant qui donne à voir à hauteur d’homme la complexité de cet interminable conflit, tout en apportant une note d’espoir.
Mon Avis
Le printemps arabe a mis à mal de nombreux dictateurs. De la Tunisie à la Syrie, en passant par la Libye. Le Ras-le-bol des populations s’est répandu comme une traînée de poudre. Dans certains pays, la chute a été rapide. Pour la Syrie, elle est encore un cataclysme en cours. Un peuple qui lève le poing ou fait un sitting, crie pour la liberté. Contrairement à ce que pense le dirigeant, prendre des vies ne calme pas, toujours, la colère populaire. Au contraire. Nassîm a été présent dès les premiers jours. Comme tous, il a cru que le pouvoir tomberait rapidement. Ce qu’il a découvert, lui a fait perdre sa confiance dans les dirigeants et leurs acolytes.
Ce récit est celui d’un prisonnier syrien qui a croupi dans les geôles du gouvernement syrien. Comment y est-il arrivé? Que lui ont-ils fait? S’en est-il sorti? Avant toutes ces questions, l’auteur raconte la révolte devenue guerre. Une guerre que nous connaissons tous. Le prix de la liberté d’expression et de mouvement est très lourd. Nassîm a assisté aux massacres. À la destruction des villes. A la disparition d’êtres chers. Tiendra t-il longtemps? L’auteur démontre comment le désespoir d’un peuple ou d’un combattant, peut mener les hommes sur le chemin de l’extrémisme. Le pas à franchir est si infime. La tuerie quotidienne est trop lourde pour les humains qui y assistent. Il faut s’occuper l’esprit pour ne pas devenir fou.
Simples mortels, nous regardons les événements de la Syrie, tranquillement assis devant la télévision. Cela paraît si lointain et irréel. L’auteur nous fait vivre cette guerre fratricide de l’intérieur. Rue par rue. Maison par maison. Avec les tortures, les bombes, les gaz. Le lecteur découvre la vie de ce peuple, entre gravats et snipers. C’est du sérieux. Nassîm, qui écrit à son aimée, a vécu les pires horreurs. Sa foi en son amour lui sert de lumière au bout de tunnel. Il montre la violence gouvernementale, les défections militaires, le meurtre d’un peuple aussi fragile que le jasmin, cette superbe fleur qui doit verser des larmes de sang pour un peuple qui cherche à gagner sa liberté.
9782343229966 L’harmattan Coll. Rue des écoles 208 p 21,50€
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