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Exigeons la justice pour Arnaud, ex-salarié d'EDF, licencié pour avoir trop parlé !
Comment #EDF m’a licencié pour avoir trop parlé 
Lettre ouverte, BEGIN Arnaud, ex-salarié de l’entreprise EDF.
Mesdames, Messieurs les Députés,
En cette rentrée parlementaire, je tenais à vous faire part de ma situation dramatique dont certains ont déjà eu connaissance par le biais de la presse. Après avoir travaillé 25 ans dans le domaine de la sûreté au sein d’EDF, j’ai été licencié pour avoir trop parlé. Cela, en partenariat avec l’ASN qui, demain, sera un désastre national appelé ASN-R !
Cadre supérieur de 53 ans, marié et père de 2 enfants de 24 et 8 ans, j’ai été licencié pour faute grave le 13 mars 2024 après 6 années de harcèlement moral et 5 tentatives de suicide. Un licenciement opaque et entaché d’irrégularités, comme EDF sait si bien le faire, et en toute impunité grâce à la protection du gouvernement. En 6 ans, j’ai tout vécu : harcèlement moral, placardisation, baisse de salaire, agression sexuelle par un médecin du travail, ostracisation et mise au placard accompagnée d’une restriction de mes déplacements, saisie de mon matériel de travail, flicage, tentative de licenciement dès 2022 par le biais d’une étude de poste réalisée par un médecin du travail que je ne connaissais pas, atteinte à ma dignité, à ma santé mentale et à ma vie privée…
Quatre personnes sont responsables de mon licenciement : le lanceur d’alerte « Hugo », que vous avez reçu lors d’une enquête parlementaire ; la DRH du Groupe ; le Directeur adjoint de la Division Production Nucléaire (ex-collaborateur de M. Le Drian) et son PDG, nommé par l’État, M. Luc Rémont, pour qui la sûreté des centrales nucléaires et la santé des salariés ne sont guère une priorité, au vu du prix du kilowattheure et du harcèlement devenu monnaie courante auprès des gens de pouvoir de l’entreprise.
Après les révélations d’« Hugo » parues dans le journal Le Monde en novembre 2021 visant EDF pour « dissimulation » d’incidents à la centrale du Tricastin, il fallait absolument me faire taire… soit par mon autodestruction, soit en me licenciant pour faute grave.
« Les fossoyeurs » d’EDF ont fait leur travail à tous les niveaux de l’entreprise. En effet, subissant un harcèlement moral depuis 2018, je me suis vu délivrer, le 16 novembre 2023, par exploit d’huissier, et alors que je n’avais travaillé que 36 jours depuis septembre 2021, une convocation à un entretien préalable assortie d’une suspension de fonction de 6 mois. Pour quelle raison ? Simplement pour avoir rédigé, en tant qu’inspecteur du nucléaire, des rapports dérangeants pour certains directeurs de sites nucléaires ainsi que pour la Direction de la Production Nucléaire. J’ai donc été licencié pour avoir effectué mon travail ! Bien entendu, EDF ne me licenciera pas officiellement pour ce motif, mais cherchera cinq griefs totalement fallacieux dont deux portent même atteinte à mes droits fondamentaux. Et tandis que je suis licencié, les harceleurs, eux, n’ont évidemment pas été inquiétés. Dans ces conditions, qui osera encore parler et dénoncer les dissimulations ayant cours au sein d’EDF ? Personne !
Aujourd’hui, malgré mes appels à l’aide, personne n’agit, pas même la justice dont les membres ne s’appliquent pas à eux-mêmes les lois qu’ils imposent aux simples citoyens. Après avoir sollicité M. Bruno Lemaire, M. Gabriel Attal et M. Emmanuel Macron, sans résultat, alors pourtant que l’État nomme le PDG d’EDF, je fais partie, selon la célèbre citation du Président Macron, de « ceux qui ne sont rien ». Face au système, à une entreprise de la taille d’EDF, effectivement, je ne suis rien. Est-ce cette démocratie que vous voulez demain ? Les puissants d’EDF au-dessus des lois, et nous autres, pauvres citoyens, qui ne sommes « rien ».
Mesdames et Messieurs les Députés, vous acceptez cette situation alors que vous représentez les citoyens. Certes, je ne suis pas Madame Judith Godrèche pour qui j’ai par ailleurs le plus grand respect ; je ne suis pas non plus « Hugo » qui a dénoncé, dans son propre intérêt, ces « dissimulations » et qui est toujours en poste dans l’entreprise après m’avoir mis au pilori. Je suis ce « rien », dont même la presse locale peine à démontrer l’existence et à juger les « puissants » pour leur pouvoir de nuisance sur notre santé. J’ai été licencié sur la base de fausses allégations portant atteinte à mes droits fondamentaux : celui d’avoir alerté et déposé plainte, et celui concernant ma santé qui a impacté mes deux managers. On me reproche même de vous avoir informés ainsi que l’ASN. Inspecteur du travail au « rabais », cette dernière a préféré rester muette pour sauver une entreprise qui n’hésite pas à jouer avec la sûreté comme on joue à la roulette russe. Je l’ai toujours dit et démontré dans mes rapports : un accident nucléaire peut se produire en France. J’ai montré, preuves à l’appui, que deux sites au moins cachent des anomalies afin de faire croire à l’ASN au bon fonctionnement de leurs centrales. 
Ainsi, le site de Flamanville 3 compte plus de 1500 anomalies, le site de Paluel plus de 2800, alors que la limite est de 350 pour une tranche nucléaire. 
Il y a donc 5 fois plus d’anomalies qu’autorisé sur Flamanville 3 et 6 fois plus sur Paluel. 
Ceux-ci, comme d’autres sites d’ailleurs, mettent certaines anomalies sous le paillasson via un procédé que j’ai expliqué dans mes rapports, ce qui n’a évidemment pas plu à EDF.
Dans ce combat, je dois malheureusement me contenter du silence des syndicats d’EDF (FO, CGT, CFDT et CFE) qui ont donné leur « blanc-seing » à mon licenciement… une belle leçon de syndicalisme. 
Mais j’entends bien dénoncer, encore et encore, jusqu’à ce que je sois entendu. Le gouvernement actuel et l’ancien ont été alertés ; par leur soutien à EDF, ils seront considérés comme responsables d’un futur accident nucléaire. 
Je suis citoyen, enfin je le pensais. 
Je suis victime et pourtant, c’est moi qui suis sanctionné, comme de nombreux autres salariés d’EDF. Au sein d’EDF, les infractions ne sont pas punies, ni par EDF ni par l’ASN ; les harceleurs sont protégés ; en revanche, les victimes souffrent et souffriront encore demain sous les yeux de l’ASN-R.
 Mesdames et Messieurs les Députés, je vous demande de vous opposer à ce projet mortifère pour la sûreté, et ce, en dehors de tout clivage politique. 
En effet, la sûreté n’est pas et ne doit pas devenir un objet politique, elle est non négociable. J’ai la chance d’ores et déjà de pouvoir compter sur le soutien de Monsieur le Député Maxime Laisnay et de M le Sénateur Salmon, que je tiens à remercier de tout cœur. Une pétition est en ligne afin de demander au gouvernement d’agir et de trouver rapidement une solution pour ma santé qui ne tient qu’à un fil depuis 6 ans. 
6 longues années qui m’ont conduit à la rue à 53 ans, face à une entreprise d’État qui m’a licencié pour avoir fait mon travail et alors que le Président de la République ose dire que pour trouver un emploi, il suffit de « traverser la rue » ! 
Quand vous vous rendez à un entretien préalable à un licenciement et que 4 voitures des RG sont là pour vous accueillir, cela signifie que vous gênez. 
Alors aidez-moi et faites changer les choses en acceptant de m’écouter !
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