icarus
-
délirer quand c’est trop effrayant
le soleil est cruel
je préférerais que ce soit
l’œil de mon tortionnaire
plutôt que cette lumière car la lumière
est si impossible
que j’ai cru hier que cette petite fleur
me mentait
je n’ai pas assez de force pour
tomber
juste assez pour zigzaguer
et vertiger
hé délire/douleur
les consonnes sont les mêmes
chaque consonne
me dit que parler est rugueux
j’ai développé un esprit fin et soucieux
de bien travailler
il me fait mal quand il touche
un peu ce quelque part
traversé par mon corps
petits mensonges
petites vérités
entre la terre et le ciel
ce n’est pas plus épais que la ligne
de ma bouche
quand je ne sais plus vous dire
mais écoute-moi
je connais le secret
de la personne en costume qui court sous le soleil
chaque matin
du train qui passe et de l’aiguille qui déclame
et des immeubles qu’on détruit
pour en mettre d’autres à la place
plus hauts et plus droits
(je parle fort
j’ai tellement peur de trop m’entendre à l’intérieur
tout bas
)