4 décembre. Le mot #JargonVolcan du jour est celui par lequel tous les glossaires de volcanologie débutent, et pour cause : il s’agit de ʻaʻā (souvent juste orthographié « aa »). Ce mot hawaïen désigne l’un des deux principaux types de lave basaltique, l’autre étant pāhoehoe.
 Pour faire simple, la lave ʻaʻā est rugueuse, composée de blocs irréguliers. Elle forme une surface chaotique difficile à traverser une fois la coulée refroidie – une étymologie fantaisiste veut que ʻaʻā soit le son produit par les Hawaïens en marchant pieds nus sur ces coulées… La lave pāhoehoe, au contraire, est caractérisée par une surface lisse. Cette variété peut à son tour être subdivisée en de multiples sous-types, dont les laves dites cordées.
 Notez que les coulées basaltiques ne sont pas toujours exclusivement ʻaʻā ou pāhoehoe : les deux types de lave peuvent coexister au sein d’une même unité. On observe fréquemment des transitions d’un type à l’autre en fonction des variations de la rhéologie de la lave (essentiellement sa viscosité).
 Si c’est le terme hawaïen qui s’est imposé dans le vocabulaire volcanologique international, on trouve plusieurs variations régionales de ce concept. En Auvergne, le mot cheire correspond à une coulée de type ʻaʻā. À La Réunion on parle de lave en gratons. Aux Açores, on trouve le mot biscoitos (« biscuits »), qui a donné plusieurs toponymes situés sur des champs de lave ʻaʻā. Enfin, certaines régions hispanophones (Canaries, Mexique, sud des USA) disent malpaís (« mauvais pays », à ne pas confondre avec les badlands, qui sont plutôt sédimentaires).
#mot #vocabulaire #Hawaï #lave #géologie
@kipuka Et les volcanologues qui se trouvent à Hawaï en décembre, est-ce qu'on leur donne un calendrier de l'aavent ?
@miodvallat Note que l'anglais "vent" (en prononçant le t) est utilisé en volcanologie pour désigner un évent, une bouche éruptive. L'aavent serait donc l'évent d'où sort de la lave aa...