La Bête Noire by mockART – one track, many transformations. A dark, immersive remix album full of surprises.
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http://rabirius.me/2025/06/20/la-bete-noire-a-track-becomes-a-story/

La Bête Noire – A Track Becomes a Story

La Bête Noire by mockART is a collaborative remix album that reimagines a single track through multiple artistic perspectives, creating a dark and compelling sonic narrative.

rabirius
Dernièrement j’ai fait un petit détour du côté des thrillers pour un huis-clos psychologique signé par Yana Vagner, l’autrice de Vongozero. Intitulé Le Tunnel, traduit par Raphaëlle Pache et publié chez Robert Laffont, c’est une petite brique de plus de 500 pages dans un tunnel autoroutier totalement isolé et fermé. L’ambiance étouffante est maîtrisée, la tension grandissante et les personnages, tous détestables, sont progressivement dirigés par leur peur. Malgré quelques défauts, c’est un roman très réussi qui possède un sous-texte savoureux.
Je vous en parle plus longuement sur le blog: https://yuyine.be/node/1313

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Le Tunnel

Publié en mars aux éditions Robert Laffont dans la collection La Bête noire, Le Tunnel est le nouveau roman traduit de l’autrice russe Yana Vagner à qui on doit notamment l’excellent Vongozero aux regrettées éditions Mirobole. Ayant lu et apprécié tous les romans traduits de l’autrice par Raphaëlle Pache, c’était une évidence pour moi de découvrir ce nouveau roman, et voici ce que j’en ai pensé… Extrait: « On se comporte comme ça parce qu’on a peur, Assia. On a juste peur, alors on agit comme idiots. Ou comme des porcs. » Des gens ordinaires face à l’incertitude Le pitch de départ est très simple : un tunnel embouteillé dans une nuit étouffante. Quand soudain, plus rien ne bouge. Pas de réseau pour contacter l’extérieur, pas d’explication. Tous les automobilistes sont coincés dans ce tunnel sans savoir quand ils pourront en sortir. Une situation somme toute assez banale de prime abord, mais qui prend rapidement une ampleur extraordinaire au fur et à mesure que le temps passe et que rien ni personne ne vient pour les libérer. Yana Vagner nous avait déjà prouvé son talent pour plonger des gens lambda dans une situation chaotique avec l’épidémie de Vongozero. Elle isole ici un panel de gens ordinaires face à une énigme sans réponse, les laissant face à cette peur de ne pas savoir ce qui arrive et ce qui les attend. C’est de cette simplicité de départ que découle un roman de plus de 500 pages où tous les protagonistes agissent progressivement sous le contrôle de cette terreur qui les prend, elle-même augmentée par l’inconfort de cette nuit vraiment trop chaude et la fatigue qui s’accumule. Ajoutez à cela quelques éléments qui viennent pimenter le tout : un homme menotté à l’arrière d’une voiture de police, des fonctionnaires d’État aux ordres d’un mystérieux homme caché dans un véhicule blindé, et vous obtenez le parfait terreau pour le chaos d’une foule sans repère. L’ambiance de ce roman est particulièrement étouffante, et bien que le tunnel soit de plusieurs kilomètres, il est à déconseiller aux claustrophobes qui y verront ici un tombeau scellé terrifiant. On ressent la moiteur de cette nuit d’été, la crasse, la soif et la faim qui, rapidement, deviennent un problème. Et même si j’ai beaucoup aimé ce livre, j’ai longuement traîné à le terminer parce que cette sensation d’enfermement et ce chaos purement humain étaient vraiment très palpables au point que j’avais parfois envie de souffler un peu entre les phases de lecture. En effet, maîtrisé, Le Tunnel est un roman qui met mal à l’aise tant il dépeint une déchéance humaine plus que crédible...   Extrait: « Nous sommes ici depuis vingt heures. Qu’est-ce que vous avez fait pendant tout ce temps? Vous vous êtes plainte, vous avez gémi, partagé des fraises au sirop, puis mangé l’équivalent d’une semaine de nourriture… En une heure, juste parce que vous en aviez le droit, c’est ça? » Sous-texte et humanité en perdition Le roman nous propose de suivre de très nombreux personnages, nous permettant non seulement d’explorer diverses situations dans ce huis clos aux dimensions assez larges, mais aussi de découvrir diverses manières de faire face à l’inconnu et au stress. L’autrice maîtrise à merveille la psychologie de ses personnages et nous les dépeint, pour la plupart et non sans un certain mépris pour la nature humaine, comme des Russes aux tendances racistes, violentes et complotistes... Heureusement cela ne les concerne pas tous, ni tout le temps, puisque subsistent des lueurs de lucidité et des instants plus humains malgré tout (mais attendez-vous tout de même à ne pas aimer grand monde). Elle interroge aussi brillamment, dans ce regroupement inattendu de personnes d’origines, de classes et de religions diverses, les difficultés des étrangers en Russie, mais aussi les étranges relations qui peuvent se nouer dans un contexte chaotique. Elle glisse également, ici ou là, quelques références à l’actualité du pays, mais aussi à son histoire, de la guerre froide à celle en Ukraine. C’est un roman avec un sous-texte vraiment intéressant et qui, sans entacher la fiction, dépeint de manière assez virulente les dérives de cette Russie maintenue dans de fausses vérités et des non-dits par les hommes au pouvoir. Le tunnel devient très vite une version réduite d’une société malade, comme un laboratoire sociologique catastrophique qui démontre à la fois la ténacité d’une humanité qui refuse de céder et de mourir et la folie que la peur engendre. Bien qu’un peu longuet sur la durée, manquant sans doute d’un peu de relief, Le Tunnel est un thriller psychologique maîtrisé qui nous impose une tension grandissante et laissera certainement quelques peurs enfouies au prochain tunnel que nous aurons à traverser… En bref, Le Tunnel est un thriller psychologique à l’ambiance étouffante maîtrisée qui illustre à merveille le chaos qu’engendrent la peur et l’incertitude. Yana Vagner prouve une fois de plus sa maîtrise de la psychologie humaine en confrontant des êtres ordinaires à une situation qui les pousse dans leurs retranchements. Peut-être un peu longuet, c’est un roman qui reste très réussi et dont le sous-texte ajoute au plaisir de la découverte. Résumé: « C'est la fin de l'été, la fin du week-end. Une famille vient de quitter sa datcha pour rejoindre Moscou. La circulation se densifie et bientôt, plusieurs centaines d'automobilistes se retrouvent piégées dans un tunnel. La raison est inconnue, les secours ne viennent pas et, après quelques heures, tout le monde commence à penser qu'il n'existe plus rien à l'extérieur du tunnel. Les téléphones ne bornent plus, et la radio des flics ne fonctionne pas. Tout ce qui compte, c'est ce qu'il y a à l'intérieur. L'enfer, c'est les autres... » (Illustration de couverture : © Evan Sharboneau / Alamy Stock Photo) > Content warning

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