Ça faisait des années que je connaissais vaguement, mais j'ai vraiment appris plein de choses sur #OpenStreetMap ces dernières semaines, notamment grâce aux exposés du #sotmfr25 qui sont disponibles sur PeerTube, et aussi suite à ma récente expérience de contributeur. Ça a complètement changé la manière dont j'appréhendais l'écosystème OSM : alors que je trouvais ça un chouette projet mais gentillet et qui n'aurait jamais ni l'utilité ni la force de frappe de Google Maps, je suis maintenant convaincu que c'est le contraire : ça serait quasiment futile d'essayer de développer des cartes du monde alternatives alors qu'OpenStreetMap existe. Je vais essayer d'expliquer ce que j'ai compris, et si je fais des erreurs ou des approximations n'hésitez pas à me le dire, je serais ravi d'en apprendre davantage !
D'abord, même si c'est une manière facile d'introduire OSM à quelqu'un qui en entend parler pour la première fois, la comparaison à Google Maps devrait être immédiatement suivie de « mais c'est bien plus que ça ». En effet, OSM n'est pas une carte, c'est plutôt une base de données des structures physiques mondiales, naturelles ou artificielles, et des relations entre elles. Ça va des routes aux bâtiments aux réseaux d'eau et d'énergie, aux poubelles, boîtes aux lettres, toilettes, bancs, chemins, tout étant décrit avec une telle précision (la surface des chemins et routes, la hauteur des trottoirs, le type des pylônes, la présence ou non de boutons aux feux rouges) qu'il serait impossible de tout représenter sur une seule carte. Or, ces données étant ouvertes et accessibles à n'importe qui, chacun peut les réutiliser pour créer une carte qui contient les informations importantes pour son usage : une carte pour la randonnée qui montrerait les campings, points d'eau potable et surfaces des chemins, une carte pour le vélo, pour les transports en commun, pour se déplacer en fauteuil roulant, une carte tactile qui montrerait tous les dispositifs d'accessibilité pour les personnes non-voyantes, etc. Donc, c'est autant de cartes qu'on veut et c'est la raison pour laquelle il y a autant d'applis qui réutilisent ces données, pour des usages différents. @sebsauvage en a d'ailleurs fait un comparatif très complet sur https://sebsauvage.net/wiki/doku.php?id=gps-android
Google Maps est super dans les zones où on peut dépenser son argent. Partout ailleurs, c'est nullissime. Essayez de faire une randonnée dans la nature avec Google Maps pour comprendre, comparez à CoMaps par exemple (une application utilisant les données OSM), vous verrez tout de suite la différence. Là où j'ai randonné, OSM était quasiment au niveau des cartes IGN de rando les plus précises.
Je pensais que c'était compliqué de contribuer à OSM, parce que JOSM fait vachement peur. Mais en fait, il y a plein d'éditeurs accessibles : en fonction de ce que je veux faire et si je suis devant mon ordinateur ou dehors, j'utilise iD, StreetComplete, ou CoMaps. StreetComplete est une sorte de Pokémon Go qui donne des quêtes dans le genre « combien de marches y a-t-il à cet escalier », « est-ce qu'il y a un bouton à ce feu rouge », etc, et qui remonte toutes ces informations à OSM.
Enfin, je pense maintenant que même si Google voulait faire une carte d'utilité publique (et pas simplement représentant leurs intérêts commerciaux), iels ne disposeront jamais de la force de frappe des contributeurices qui cartographient leur quartier sur OSM. En cas de catastrophe naturelle par exemple : qui mieux que les habitant·es impacté·es pourraient signaler rapidement quelles routes sont bloquées, quels bâtiments sont détruits, et de fournir comme cela des ressources efficaces aux services d'urgence ?
En fait, plus j'en apprends sur OSM, plus je réalise à quel point il s'agit d'un projet vertigineux à plus d'un titre : aussi bien quand on regarde ce qui existe déjà (dans la base de données comme dans ses réutilisations) que quand on imagine ce qu'il reste à faire (pour compléter la base de données comme pour exploiter ces données). Et tout cela est gratuit, libre, ouvert, et accessible, ce que je trouve fantastique.