Des coccinelles, on en rencontre plein !
C'est souvent la #coccinelle à 7 points (Coccinella septempunctata), mais parfois, en regardant de plus près on se dit qu'elle n'est pas tout à fait comme les autres !
Alors voici quelques exemples de coccinelles, certaines proches de la "bête à bon dieu", d'autres bien différentes !

Voici donc la Coccinelle à 7 points !
https://inventaire.collectif-lesfolepis.org/?CoccinelleA7PointsCoccinellaSemptempuncta

Alors une qu'on voit bien souvent, et qu'on pourrait confondre avec la coccinelle à 7 points au premier coup d'oeil : la coccinelle asiatique.

Elle est très variable : parfois avec beaucoup de points, parfois avec seulement 2 points, voire 0...
Sur wikipedia, on voit une planche avec plein de formes différents de cette espèce https://en.wikipedia.org/wiki/Harmonia_axyridis#/media/File:Harmonia_axyridis01.jpg

Voilà les 11 coccinelles qui sont sur l'inventaire de la biodiversité de Chantepie !
Il y en aura d'autres, c'est probable, on n'a pas encore fait le tour de la question !
En attendant, si ce fil vous a intéressé, vous pouvez jeter un oeil à cette page qui synthétise très bien les coccinelles les plus courantes : https://www.quelestcetanimal.com/fiches-pratiques/quelle-est-cette-coccinelle/

Et je posterai régulièrement des photos d'autres espèces tirées de l'inventaire !
#biodiversite

J'ai parlé l'autre jour des #coccinelles qu'on trouvait à #Chantepie, et qu'on a déjà dans notre #inventaire de la #biodiversite ⬆️

Et hier j'ai ré-écouté la série d'entretiens en podcast publiés par #baleineSousGravillon avec Hugues Mouret, qui est passionnant !
Il détaille longuement et très clairement le sujet des auxiliaires de culture : ces organismes qui nous permettent de réguler les populations de "ravageurs" dans notre agriculture.

Dans cette super série de podcasts, que je recommande donc (#conseilPodcast), il y a toute une partie sur la coccinelle asiatique.

Voici donc l'histoire de cette introduction malheureuse d'un auxiliaire de culture ⬇️

Il faut d'abord savoir que la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) a été introduite récemment (années 90-2000).

Ce n'est donc pas une "erreur du débutant", on était déjà bien au courant des risques d'une telle introduction dans une région loin de son milieu d'origine.

Les ingénieurs de l'INRA ont commencé à étudier cette question pour lutter contre les pucerons.
Très vite des voix se sont élevées pour dire que c'était dangereux, car une introduction d'espèce exotique, c'est potentiellement une nouvelle espèce envahissante.

Mais les chercheurs avaient des arguments solides :
1- ce serait des introductions sous serre uniquement => peu probable que des individus s'échappent ( 😓 )
Bon c'est faire bien peu confiance à ces petites bêtes pour trouver un interstice.

2- Elles viennent d'un pays avec un climat bien différent, et plus chaud => impossible qu'elles s'adaptent à notre climat !
C'est faire bien peu de cas des capacités d'adaptation du vivant

3- Il y a des coccinelles asiatiques qui naissent avec des ailes atrophiées. Et c'est ces individus qui ont été sélectionnés pour créer une sous-espèce incapable de se disséminer dans l'environnement

#EEE #espèceExotiqueEnvahissante

Et en plus de ça, ces coccinelles asiatiques ont des avantages certains par rapport à nos coccinelles indigènes : elles s'endorment plus tard en hiver (oui parce que les coccinelles hivernent ! mais je ne digresse pas, ça nous emmènerait trop loin !), et elles se réveillent plus tôt au printemps.
Associé au fait qu'elles sont légèrement plus voraces que nos coccinelles locales, ça leur donne une "efficacité" pour la lutte biologique bien plus intéressante...

Et puis c'est quand même mieux qu'un pesticide, non ?

Spoiler Alert : Non !

#biologique

Bon il se trouve qu'évidemment, les coccinelles se sont évadées.
Evidemment elles ont trouvé que le climat n'était pas si mal pour elles.

Et génétiquement, quand on crée une sous-espèce (ou une variété) avec un caractère particulier (ici les ailes atrophiées), il y a une probabilité qu'un individu avec le caractère "normal" apparaissent dans cette population.
(cette probabilité est la même que celle d'un individu avec la tare dans une population normale)

Donc donc donc, la coccinelle asiatique s'est évadée, a déployé ses ailes, et a trouvé que ce milieu européen était plutôt cosy finalement

Re !

Bon, on pourrait se dire que c'est pas si grave d'avoir une coccinelle de plus dans notre environnement ?
Après tout elle est prédatrice des pucerons, qui ne sont pas a priori en danger chez nous !

Oui mais !

Comment crée-t-on un élevage pour pouvoir vendre des coccinelles de culture ?
Et bien c'est facile, on les masse dans une serre, on les nourrit, elles se reproduisent ... Facile !

Mais qui dit élevage intensif (parce que c'est bien de ça qu'il s'agit), dit festin pour pathogènes en tout genre...
Les élevages de coccinelles asiatiques se sont donc trouvées attaquées par des maladies (parfois mortelles) qui voyaient là une aubaine magnifique

Et là vous voyez le truc venir :
maladie mortelle dans un élevage = sélection naturelle.
Une partie des bêtes élevées meurt, une partie survit en étant résistante ! Youpi !

On a donc une espèce solide prête à être déployée sur le terrain pour éradiquer ces ennuyeux pucerons.

Et là ça vous rappelle des souvenirs d'histoire, non ?
Genre des colons qui débarquent sur un continent, avec les meilleures intentions du monde (non) et qui finissent par décimer les populations locales à coup de variole ?