J'ai lu le livre "Parents Efficaces" de Thomas Gordon. J'avais pas mal de soucis de communications avec mes enfants. Ce livre a clairement amélioré ma communication avec mes enfants mais il a en fait changé ma communication dans les domaines de ma vie (conflits et coopération). Ce n’est pas parfait bien sur mais j’ai beaucoup progressé. Je vous fais un (long) résumé.

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Thomas Gordon est un psychologue américain. Il s’inscrit dans le courant de la « psychologie humaniste ». il a été nommé 3 fois pour le prix Nobel de la paix en 1997,

Son livre « Parents efficaces » a été écrit dans les années 70, après qu’il ait étudié pendant 10 ans des groupes de parents. Ce qui lui a donné un retour d’expérience assez puissant.
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Il en a développé une méthode expliquée dans ce livre. La base est que la méthode mise en place par les psychologues pour écouter et s’exprimer peut être utilisée par les parents pour améliorer les relations parents-enfants. Elle se base sur 3 principaux outils : l'écoute active (l'empathie et la compréhension), le Message-Je (l'affirmation de soi), la résolution des conflits « sans perdant·es ».

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Premier élément préalable, les parents ne sont pas des dieux. Nous sommes promu·es culturellement comme des guides suprêmes pour l’enfant. Or, celui-ci est en capacité de trouver ses solutions lui même. Et nous pouvons communiquer en ce sens : à elleux de proposer et trouver la solution plutôt que de le faire nous même. L'auteur casse des mythes comme le « front commun » des parents face à l’enfant. Il dit qu’il faut aussi éviter la « fausse acceptation » et être cohérent.

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2e élément, le principe de l’acceptation des actions de l’enfant ou pas. Ce concept est la réponse à la question « à qui appartient le problème ? ». Soit il appartient au parent soit il appartient à l’enfant. Selon la personne à qui il appartient les outils à utiliser ne sont pas les mêmes.
Il existe trois outils pour exprimer l'acceptation envers nos enfants (et que le problème leur appartient): la non-intervention, l'écoute passive (écouter avec silence et non verbal) et l'écoute active.
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1- Le principal outil développé dans le livre est l’écoute active à ce sujet. Il consiste à une méthode ultra-efficace qu’il faut utiliser quand « l’enfant a un problème » (ce dernier élément est important sinon l’outil est inadapté). Impossible de résumer ça facilement. Mais en gros, elle consiste à faire en sorte que « le récepteur essaie de comprendre ce que ressent l'émetteur, de sentir ce que son message veut dire.
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Ensuite, il transforme sa compréhension dans ses propres mots et retourne le message à l’émetteur ». « Le receveur ne transmet pas son propre message, comme évaluation, une opinion, un conseil, un raisonnement, une analyse ou une question. Il retourne seulement ce qu’il pense être le sens véritable du message de l’émetteur »… 7/23
« L’expérience de se sentir écouté et compris par une autre personne apporte tellement de satisfaction qu’invariablement l’émetteur ressent de la sympathie pour celui qui l’écoute... » «  Lorsqu’on écoute quelqu’un avec empathie et attention , on en vient à le comprendre , à apprécier sa façon de voir le monde. En un sens, on devient cette autre personne pour le temps ou on se met à sa place ».
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Cette méthode demande à rester centré sur le problème de l’enfant, à reformuler ce qu’il dit, à le faire parler en l’aidant à mettre des mots sur ses ressentis, sur ses besoins et l’accompagner pour la recherche de ses propres solutions.

Quand un enfant a un problème, il est important de le faire parler et l’aider à trouver une solution de lui-même.
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Mais, Thomas Gordon nomme 12 réponses typiques qui sont des obstacles à la communication. J’ai réalisé que j’avais ces schémas avec mes enfants, ma compagne,… Ces obstacles peuvent tuer le sentiment d’écoute. Elles ont des effets négatifs typiques chez l’autre (fermeture, résistance, colère…).
- Donner des ordres, diriger, commander
- Avertir, mettre en garde, menacer
- Moraliser, prêcher, faire la leçon
- Conseiller, donner des suggestions ou des solutions (ça c’est moi :-/)
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- Expliquer, argumenter, persuader par la logique
- Juger, critiquer, être en désaccord, blâmer
- Complimenter, être en accord, évaluer positivement, approuver
- Dire des noms (insulter), ridiculiser, faire honte
- Interpréter, psychanalyser, diagnostiquer
- Rassurer, sympathiser, consoler, soutenir
- Enquêter, questionner, interroger
- Esquiver, distraire, faire de de l’humour, divertir

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2- On arrive au 2e outil. Le « message-je ». On a un problème, on s'affirme. Le soucis est qu'on fait souvent un « message-tu ». Le message est dès lors mal reçu et compris.
Alors que si on se force à inverser la chose en faisant un « message-je », on permet une meilleure expression de nos sentiments (sans reproche) et on est beaucoup mieux compris. On développe des sentiments d’empathie de l’autre qui est amené à nous aider à trouver une solution.
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Le processus est le suivant : Je décris le comportement qui ne me convient pas (de façon la plus factuelle possible, sans juger ou accuser), je cite le sentiment ou l’émotion et j’évoque les effets sur moi.
Exemple : « Message-Tu » : « Tu me saoules à ne jamais te tenir assis pour manger à table devant les invité·es ! »
« Message-Je » : » J’ai honte (ressenti) quand tu bouges de table devant les invité·es (comportement), je pense qu'iels vont me juger ! (effet concret) »....13/23
Je m’entraîne tous les jours à le faire et c’est pas facile : Tout d’abord, il faut faire attention à ne pas faire un « message-tu » déguisé, ne pas insister sur l’impact négatif du problème, faire attention au non verbale et ne pas être dans l’irruption volcanique. Comme n’exprimer que des « messages-je » de la colère. Genre, « je suis en colère quand,… ». Il faut trouver l’émotion originelle derrière la colère (frustration, tristesse,…).
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Ainsi, il explique « « A la différence de beaucoup d’autres sentiments, la colère est presque toujours dirigée contre une autre personne. « Je suis fâché » signifie ordinairement « Je suis fâché contre toi. » »… « Je suis maintenant convaincu que le parent produit lui-même la colère après avoir éprouvé un premier sentiment.»

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Bref, le « message-je » est finalement une forme d’écoute active de soi même, c’est inhabituel. On n’a pas été éduqués à ça quand on a un problème… Le plus dur pour y arriver est de trouver l’émotion premiére. On doit prendre le temps de faire descendre la colére pour s’écouter. Et ça ne peut pas se faire tout de suite et il ne faut pas être impulsif du coup...
Il faut savoir que quand j’ai exprimé l'émotion première et que je l'ai communiqué. Ça a marché plus d’une fois, c’est épatant.
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En parallèle, dans la partie « inacceptable » l’auteur nous suggère de plutôt agir sur l’environnement (le rendre plus ou moins stimulant,…) . Il y a plusieurs éléments dans cette partie. Mais par exemple, quand un objet est dangereux, on le met loin de ce que l’enfant peut faire. Cet élément change au fur et à mesure que l’enfant grandit. Ça paraît naturel mais j’ai vu plus d’un parent qui ne font pas ça…

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3- Et enfin la résolution d'un conflit (les 2 ont un problème). En général, le parent est souvent gagnant mais il n’est pas impossible que l’enfant le soit. En cas de parent autoritaire c’est du « gagnant/perdant » en cas de parent permissif du « perdant/gagnant ». Dans les 2 cas c’est négatif pour le perdant. Étonnamment, selon Gordon, c’est pire pour le développement de l’enfant quand l’enfant est « gagnant » et le parent « perdant ».
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Il propose la méthode incroyable « sans perdant ». On:
1. discute ou on présente « factuellement » le problème avec l’enfant en identifiant et définissant le conflit (via l’écoute active et le message-je).
2. Propose et évalue les solutions (c’est mieux que ça vienne de l’enfant). Une fois que les propositions sont faites, on voit celle qui convient à toutes les parties prenantes (consensus)....
3. Mettre en œuvre la solution, avec des modifications si nécessaire à terme.
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Cette méthode doit surtout être utilisée pour les sujets importants et très conflictuels. Précision, elle marche aussi pour les conflits entre les enfants (et entre les adultes aussi ;-) ).
C’est celle qui a le mieux marché dans mon cas. On en a fait une institution. Toutes les semaines on fait un « conseil de famille » basé sur cette méthode. ...20/23

où chacun d’entre nous expose des ressentis (positifs aussi), des problèmes, et des solutions… Ça a résolu un nombre de problèmes que je n’aurais pas pu imaginer possible de le faire.
Elle a donné un pouvoir incroyable à mes enfants. Ils adorent les conseils de famille. :-)

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L’auteur parle d’autres éléments notamment ceux où la méthode « sans perdant·es » ne marche pas. Notamment quand il y a un conflit de « valeurs » ou de droits civiques… Parfois, sur ces élément, la seule solution pourrait être de changer nos propres valeurs et aussi d’accepter le droit à la différence de l’autre.

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En résumé, le livre parle de 4 éléments relationnels :
1/ J’ai un problème. L’outil est l’affirmation en utilisant le « Message-Je ».
2/ L’enfant (ou l’autre) a un problème. L’outil est de l’écouter en utilisant l’écoute active (ou passive) .
3/ Les deux ont un problème (conflit). L’outil est la méthode « sans perdant ».
4/ Personne n’a de problème. L’outil est le « Message-Je » pour renforcer le positif (je suis heureux quand...).

Voilà, lisez ce livre !
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#parentsefficaces